Skyrock.com
  • ACCUEIL
  • BLOGS
  • PROFILS
  • CHAT
  • Apps
  • Musique
  • Sources
  • Vidéos
  • Cadeaux
  • Cashback
  • Connecte-toi
  • Facebook
  • Google+
  • Crée ton blog

Glaciale-Passion

Masquer
Photo de Glaciale-Passion
  • Suivre
  • Envoyer un messageMessage
  • Plus d'actions ▼
  • Offrir un cadeau
  • Bloquer
  • S'abonner à mon blog
    • 644 commentaires
    Jouer

    Lilot Naruto Shippuden Lovers

    Ajouter

    Création : 07/03/2011 à 12:52 Mise à jour : 16/09/2015 à 08:59

    Si c'est la punition pour nos vies, je me demande quel crime nous avons commis...


    L'amour c'est une illusion sur papier glacé







    On commence à fumer parce que vivre nous est inutile, on arrête pas car l'envie nous manque.

    "S'auto-détruire, c'est tenter de contrôler un tant soit peu sa vie"




    On commence à fumer parce que vivre nous est inutile, on arrête pas car l'envie nous manque.





    Les Princes meurent ou disparaissent,

    Les Princesse crèvent ou se prostituent,

    Les Sorcières gagnent des guerres,

    Et les Happy-end ont des airs de mauvaise blagues.

    Laissez moi briser des Princesses pleines d'illusions avec ma réalité funeste et pourrir les Princes avec mon expérience !

    Que je rende leurs blasons aux chevaliers qui fondent devant un décolté sans hypocrisie ni faux semblants et leurs couronnes aux putains sur le trottoir qui avouent qu'elles baisent sans mensonge !

    Et à mon prochain frisson, achevez moi,

    Ce sera mon happy-end...







    Sasu: Ca craint pour un auteur de plus écrire...
    Naru: Cette fille craint.
    Eden: On craint. On est une bande composée d'une Mary Sue, d'un dépressif avec des pulsions destructrices et une depréssive névrosée autodestructrice et suicidaire... Et puis je fume!
    *Naruto éloigne les katanas pendant qu'Eden remet son casque.*
    Sasu: Je vous tuerais tous.





    Si vous regardez bien, on l'a eu, notre Shonen-ai =)size]

    Ajouter cette vidéo à mon blog

    143
    Commenter

    Plus d'informationsN'oublie pas que les propos injurieux, racistes, etc. sont interdits par les conditions générales d'utilisation de Skyrock et que tu peux être identifié par ton adresse internet (54.162.105.6) si quelqu'un porte plainte.

    Connecte-toi

    #Posté le dimanche 30 octobre 2011 21:01

    Modifié le jeudi 27 août 2015 20:34

    Tu as dit que si tu pouvais voler alors jamais tu ne redescendrais. Ce que tu visais, c'était ce ciel bleu.



    Le conte des astres.



    Tu as dit que si tu pouvais voler alors jamais tu ne redescendrais. Ce que tu visais, c'était ce ciel bleu.La lune était blanche, pure comparable à l'infini beauté du premier. Calme et sereine, loin de l'extravagance et de la chaleur du second. Brûlant, éclairant d'une lumière douce le monde qu'il veillait. Et puis il y avait la troisième. Une simple étoile brillant de toutes ses forces. La lumière bleu qui se dégageait de cet être semblait veiller sur le temps et les hommes. Ils étaient trois parties d'une même vie, le jour, la nuit, l'aurore et le crépuscule. Seule l'étoile bénit par de mystérieuses divinités connaissait l'amour des deux premiers

    La passion qu'elle leur vouait n'avait d'égale que la fiertée qu'elle ressentait lorsqu'à leurs cotés elle étincelait. Le soleil la réchauffait, lui offrait la vie et ses rayons et lorsque le soir venait, la lune lui offrait la sérénité et la douce fraîcheur de son spectre. Toutefois lorsque l'un l'étreignait elle n'avait de cesse de penser à l'autre. Ses amants voyant son malaise se firent oreilles attentives et écoutèrent le récit de ses nuits et ses jours. Plus elle parlait et plus le désir inavouable de connaître l'autre avec son être se frayait un chemin en eux. Et les jours et les nuits devinrent le théâtre d'une vie qu'elle était la seule à connaître. Le temps passa et la Lune comme le Soleil se mirent à dépérir loin de l'astre qui les complétaient, ne brillant plus que pour l'étoile bleu, dans leur peine ils ne virent pas la lumière de celle-ci perdre son intensité et bientôt devenir aussi faible que la flamme d'une bougie sans oxygène.


    L'étoile sentant sa fin proche ne put se résoudre à abandonner les astres à leurs sort funeste et prise d'un effroyable remord face à sa fautes décida de lier ses amants l'un à l'autre. Suppliant les dieux, elle demanda grâce; et fut exaucé, ses aimés se verraient, mais ne pourrait la reconnaître. En échange de leurs apparition simultanée, sa lumière serait comparable à celle des autres astres. jaune et invisible. Elle condamna le regards des hommes à l'érrance pour l'étreinte temporaires de ses deux part du même être et la nuit suivante, la lumière bleu s'éteint. La lune et le soleil se rencontraient mais cherchant des yeux l'étoile bleu ne se virent pas, tantôt la Lune passait devant le soleil, tantôt l'inverse se produisait. Mais jamais il ne furent capable de se voir car leur regard planait sur la voix lactée à la recherche de celle qu'ils aimaient. Le temps ne fit rien et cet amour à trois ne trouva aucune autres résonance que la plainte de trois astres. On dit que quand le ciel pleure lors des rencontres des deux astres, on peut voir briller au loin dans le ciel, une étoile perdu dans l'infinie peine d'un amour damné.





    ...

    13
    Commenter

    Plus d'informationsN'oublie pas que les propos injurieux, racistes, etc. sont interdits par les conditions générales d'utilisation de Skyrock et que tu peux être identifié par ton adresse internet (54.162.105.6) si quelqu'un porte plainte.

    Connecte-toi

    #Posté le samedi 10 septembre 2011 05:29

    Modifié le lundi 08 juillet 2013 09:02

    L'amour fantasmé vaut bien mieux que l'amour vécu. Ne pas passer à l'acte, c'est très excitant.





    L’amour fantasmé vaut bien mieux que l’amour vécu. Ne pas passer à l’acte, c’est très excitant.




    Libertin





    Il fait froid.

    On est mi-novembre, normal qu'il fasse froid.

    Le ciel est noir, ce soir, et si je n'étais pas là, posté sous mon réverbère, je serais invisible. Ce serait bête, je me glacerais les os pour rien.

    Il fait vraiment froid.

    Pas que je ressente encore une quelconque sensation, je vois juste ma peau se couvrir de chair de poule sous ma chemise ouverte. Il fait trop froid, ce soir, seul les fous sortent, les fous ou les dépravés.

    Je suis apte à être des deux catégories. Je suis un de ces oiseaux de nuit que l'on entrevoit, un filet de sang qu'on voit glisser entre ses doigts. Appartenant à la fois à tout le monde, en même temps à personne.

    Je suis une catin.

    Un homme passe, prit de pitié et d'envie, il me demande combien je vaux après m'avoir détaillé longuement. Mon prix, bien qu'élevé, ne le dérange pas, il est de ceux qui se foutent de ce qu'il saute, et pour combien.

    Il m'emmène dans un hôtel de passe, complètement miteux.

    Il nous cloître dans une chambre délabrée, me met à genoux, prend tout ce que je lui donne, tout ce qu'il veut. Qu'il y aille, il n'y a plus rien qu'ils n'aient déjà prit, ces salauds. Ma pureté, mon innocence, mon âme damnée, mes restes décharnés, mon honneur, mon c½ur putréfié.

    Lui.

    Quand je l'ai rencontré, j'avais seize ans, et il était tout ce que les pauvres gens ne sont pas. Il était charismatique, puissant, doux. Tout en contrastes.

    Il était ma lumière.

    Je l'ai percuté, un soir de Février, lorsque les nuits sont encore plus longues que les jours.

    Ma veste en laine sur le dos, mon nez fourré dans mon écharpe, il m'a trouvé, sans le vouloir, au coin d'une rue.

    Je lui ai d'abord inspiré la pitié, tremblant que j'étais dans mes vêtements trop grands, les fesses trempées par la neige. Lorsqu'il a saisi ma main, il a paru peiné.

    Et puis, ses yeux d'encre turquoise se posèrent sur le billet froissé, qui s'était échappé de ma poche lors de notre collision.

    L'expression qui a brouillé son visage n'avait rien à voir avec cette compassion idiote qui nait chez tous les gens dits bien-pensants, cette malsaine pitié, dans les regards de tous les salauds qui nous clouent contre les lits.

    C'était du respect, un profond respect que même moi, je n'éprouvais plus pour ma pathétique carcasse.

    Il m'a emmené manger dans une brasserie.

    Je me souviens encore comme si c'était hier de la chaleur que dégageait le radiateur en fonte, et de l'odeur d'herbes provençales se dégageant des cuisines.

    Il m'a parlé longtemps, de ses parents morts dans un bête accident de voiture, de son tuteur qui s'était débattu pour qu'ils survivent tout les deux alors qu'une somme colossale d'argent dormait sur son compte, du temps qu'il pensait perdre dans la finance alors qu'il voulait peindre.

    Moi, je l'ai écouté en mangeant mon plat.

    Il m'a payé une chambre et il est reparti, sans m'avoir touché, avec un sourire rayonnant et la promesse de revenir le lendemain.

    Et il est revenu, tous les jours, pendant des mois, sans jamais me toucher, juste me parler, les yeux brillant de respect et d'autre sentiment selon ses histoires.

    Il ne voulait pas que je continue, il disait qu'il me sortirait d'ici et qu'il me cacherait dans sa valise pour partir loin d'ici, que mon mac ne nous retrouverait jamais. Moi, ça me faisais rire.

    Il avait un sourire sincère et stupide en me promettant qu'on partirait.

    Et j'ai été con, j'en suis tombé amoureux.

    J'aimais tout chez lui.

    Le bleu de ses yeux, le miel de ses mèches blondes et le hale fin de sa peau. J'aimais cette force qu'il dégageait, et cette faiblesse de ceux qui ont déjà trop vécu, dans le fond de ses prunelles.

    J'avais mal quand il souffrait, et j'étais heureux lorsqu'il il riait.

    Je rougissais comme une vierge effarouchée lorsqu'il me glissait à l'oreille que j'étais beau.

    Beau malgré mes blessures.

    Beau dans ma déchéance.

    On s'aimait comme ça, de cet amour sans gestes, platonique et empli de désir, jamais nos lèvres ne se sont frôlées, jamais il ne m'a enlacé, ni touché...

    Un jour, il m'a demandé pourquoi des gens payaient pour faire l'amour...

    Il était romantique, il croyait en l'amour, il ne savait pas qu'on baisait dans la rue.

    Je lui ai avoué à demi-mots que je n'avais jamais fait l'amour, que tout ces gens qui me passaient dessus n'étaient pas tendres...

    Il a sourit, et il m'a soufflé que lui, il me le ferait quand je serais sorti de cette horreur. Et je l'ai cru...

    Mais ce n'est jamais arrivé.

    On n'aime pas une putain...

    Il est parti, un matin de printemps.

    Il m'a quitté pour épouser une femme de bonne famille. Eloigné de moi par les siens, par ceux qui me connaissaient. Emporté par un arrangement de naissance qu'il n'a pas prit le soin de combattre trop affecté par l'horreur de me savoir dans d'autre bras...

    Il m'a quitté par un beau matin ensoleillé...

    Et moi, je suis mort.

    J'ai perdu mon âme, ma raison de vivre. Mon envie de sortir de la rue.

    Alors j'y suis resté, droit et digne, brisé, loin de mon amour, loin de ma chambre propre, emplie de fantômes de rêves et d'affection...

    Je me suis rhabillé, j'ai laissé mon client, prit mon argent, et je suis retourné sous mon lampadaire.

    Et j'ai froid.

    Je m'appelle Sasuke Uchiwa, j'ai dix-huit ans et je n'ai jamais fais l'amour.

    J'ai brûlé mes ailes pour des billets froissés, et perdu mon c½ur dans les bras d'un autre...

    Je suis une putain





    Eden Tocse Ringonohana



    Sasu: Tu ressors les vieilleries...
    Eden: Oh ta gueule ducon !
    Sasu: Il se passe quoi ?
    Naru: C'est pas le bon jour...
    Sasu: Elle a ses règles ?
    Eden: Crève !
    Naru: Non, elle a dix-sept ans...
    Sasu: Oh shit...




    Dites surtout rien. En espérant que l'Os des fonds de placard vous plaises !
    Pardon de t'avoir fait pleurer Eve ! Q.Q et merci pour la correction...


    52
    Commenter

    Plus d'informationsN'oublie pas que les propos injurieux, racistes, etc. sont interdits par les conditions générales d'utilisation de Skyrock et que tu peux être identifié par ton adresse internet (54.162.105.6) si quelqu'un porte plainte.

    Connecte-toi

    #Posté le jeudi 10 mars 2011 19:09

    Modifié le mercredi 20 novembre 2013 08:36

    L'homme est incapable de choix et il agit toujours cédant à la tentation la plus forte.

    L’homme est incapable de choix et il agit toujours cédant à la tentation la plus forte.




    Liberté



    J'ai 27 ans
     
    Je ne pensais pas survivre, la mort m'avait trop frôler pour ça... La vie semble me coller comme un manteau synthétique
     
    J'ai vecu des années de plus que lui...
     
    Et je me souviens de chaque traits de son visage, mieux que je ne me souviens des formes de ma femmes et de son corps qui se pressait contre le mien lorsque le soir, elle avait froid.
     
    Lui, il avait de petite manie, digne d'un enfant... Il frissonnait, fourrait son nez dans les larges cotes de laine de son pull effilé... Il me regardait sous ses mèches corbeau et moi, feignant de ne pas voir son regard me supplier de l'enlacer, je continuais ma tirade interminable sur un sujet banale...
     
    Il était beau, Dieu qu'il était beau mon amour...
     
    Il dormait dans des bras différents chaques soirs, il attendait ses amants sous une lumière artificiel. Chaques jours, à la même heures, il restait là, fier comme un paon à la limite de l'indécence, fusillant du regard ceux qui ne comprenaient pas... Pourtant, il était si fragile, ses pupilles se troublaient lorsqu'on obéissaient pas à son ordre implicite.
     
    Oui, il était fragile mon amour...
     
    Comme les flocons qu'il avait écrasé en tombant lorsqu'on s'est rencontré la première fois... Comme les étoiles glacés qui se sont déposé sur ce billet coloré au sol...
     
    Je n'ai pas su quoi dire... 
     
    Il a jeté sur moi un regard furieux et en une fraction de seconde, j'ai cru qu'il allait pleurer...
     
    Et en une fraction de seconde, je l'ai aimé... Je l'ai voulu tellement fort...
     
    Oh Dieu, que je fus fou...
     
    Lui, lui qui n'avait jamais connu l'amour, lui il était considéré comme rien aux yeux de tout ces salopard sans scrupule qui lui sautaient dessus...
     
    Lui, je le voulais...
     
    Je n'ai pas été comme eux, je l'ai respecté, je l'ai aimé, de loin, dans des mots, des promesses de lendemains utopiques...
     
    J'ai écouter son histoire, cette fable sans moral, ses parents morts, son frère dans une maison spécialisée, son oncle qui l'avait jeter dans la rue, lui promettant qu'il toucherait de quoi survivre avant son héritage mais qui savait pertinament que jamais, il n'en reviendrait, parce qu'on ne sort pas de la rue...
     
    Jamais...
     
    Moi j'y ai cru, tellement fort que ma sottise m'a tuer...
     
    Je vais mourir...
     
    Je vais le retrouver, l'aimer vraiment... depuis cinq ans, depuis mon mariage, depuis sa mort...
     
    Il avait vingt ans, mon amour, quand il a pleuré dans mon cou, m'a supplié de le sortir de là...
     
    Il avait vingt ans, lorsqu'il a enfin quitté la rue.
     
    Vingt ans, mon amour, quand un verre l'a escorté jusqu'à sa destination finale
     
    Vingt ans lorsqu'il a sauté sur mes lèvres avant de boire son verre de vin blanc et d'arsenic...
     
    Il avait vingt ans lorsque son dernier souffle fut un "je t'aime" interdit contre mes lèvres...
     
    Il avait vingt ans mon amour...
     
    Je m'appelle Naruto Uzumaki, après cinq ans d'attente dans un pénitencier d'Amérique, je vais mourir sous injection devant ma femme et des centaines de personnes.
     
    J'ai rendu la liberté à mon seul et unique amour








    Eden Tocse Ringonohana


    Eden: Bien, passons au chose plus joyeuse maintenant... *Gros sourire sadique*




    Réédite ses classiques !




    10
    Commenter

    Plus d'informationsN'oublie pas que les propos injurieux, racistes, etc. sont interdits par les conditions générales d'utilisation de Skyrock et que tu peux être identifié par ton adresse internet (54.162.105.6) si quelqu'un porte plainte.

    Connecte-toi

    #Posté le dimanche 01 mai 2011 06:51

    Modifié le lundi 08 juillet 2013 09:00

    On ne devrait jamais sortir indemne d'une rencontre, quelle qu'elle soit, ou du moins en sortir inchangé.

    On ne devrait jamais sortir indemne d'une rencontre, quelle qu'elle soit, ou du moins en sortir inchangé.
    Merci à Eve pour la correction
    Pour Mitsu





    Le battement d'une vie






    Il fait frais.

    L'automne a dévasté les allées, les couvrant de couches épaisses de feuilles mortes aux couleurs de l'or en fusion.

    La greluche a voulu que l'on sorte. Si ça lui plait...

    Elle est à mon bras depuis bientôt une semaine. Il serait temps que je la laisse à d'autres. Si elle en trouve d'autres que moi qui acceptent de la trainer partout comme je le fais...

    Elle n'est rien de plus qu'un mouton aux airs distingués. Aucune fraicheur, aucune notion de l'art. Elle répète comme les autres les mots qu'on lui a mis en bouche, sans chercher à en comprendre le sens.

    C'est un pantin aux airs d'humain.

    Elle retrouvera sûrement un abruti en manque. Ou quelqu'un qui aura besoin d'elle. Comme moi.

    Son nom fera qu'elle s'en sortira.

    En attendant, elle va se pavaner avec moi devant une bande de rockeurs qui nous inviteront certainement à
    l'after.

    Je ne suis pas rentré...

    Elle aime le Rock. C'est peut-être la seule bonne chose dans cette histoire de fesse et de paraître.

    J'aime la musique, quoi que celle-ci soit passable...

    Le chanteur se répand dans la banale histoire d'un c½ur quitté...

    Faut pas aimer sans intérêt, idiot, ça ne sert à rien.

    Ma blonde déblatère, les yeux pleins d'étoiles, que le batteur est exceptionnel. Grand bien lui fasse, je le trouve passable, mais quelque chose me dit qu'elle est plus intéressée par la baguette cachée derrière les tambours que par celles qui les frappent.

    Autant dire que lorsque l'énergumène nous invite à la soirée, elle est heureuse d'accepter avec un ridicule sourire de trente kilomètres.

    Le temps passe au ralenti dans cette soirée où les gens se cokent sur des bouts de musique qui n'ont pas de sens profond autre que celui de séduire les midinettes niaises.

    Dans les vapeurs de whisky, je repense à ma guitare.

    Belle, posée dans un angle mal éclairé de ma chambre, rutilante quand la poussière ne la recouvre pas, accordée à la perfection, donnant naissance à des morceaux qui n'ont rien de cette idée publique que l'amour est tout ce qu'il y a de plus beau.

    Un énième verre de liquide ambré glisse dans ma gorge.

    A mes côtés, hilare devant les pitreries d'une fille de ma classe, se trouve un gêneur trop bruyant pour sa survie.

    Naruto.

    Petit con me suivant depuis mes débuts, cancre invétéré, chieur lourd et gamin excentrique. Toujours à faire le zouave, du primaire au lycée.

    Un mec qui ne se soucie de rien...

    Oui, un sans avenir.

    Il la suit du regard un instant, avant que son portable ne sonne, bruyant et faisant désordre avec la musique qui se répand ici.

    Il écoute du classique, lui ?

    Alors qu'il décroche, dans le brouillard de ma mémoire, la mélodie rejoue ses grands moments, le crescendo qui explose en notes plus grave à la violence rare, alors que subsistent en arrière fond les accords délicats.

    J'aimais jouer cette mélopée, j'aimais les cordes qui glissaient sous mes doigts lorsqu'elle montait dans ma bulle de bohème.

    - Sasuke Uchiwa ?

    Je foudroie la masse de cheveux blond, agacé qu'il brise de cette façon l'hallucination qui s'était emparée de mon cerveau embrumé.

    - Ouais ?
    - Je vais chez toi, faut que je te ramène.

    J'hausse un sourcil. D'où il me sort son délire le crétin ? Je me sers un nouveau verre.

    - Bon, tu te bouges ou je te porte ?

    Je me lève, le regarde, de tout mon mètres soixante-douze. Hautain et l'orgueil au premier plan, histoire que l'individu pitoyable se ratatine pour aller lécher le sol. Il soupire en vrillant son regard dans le mien.

    - Ecoute moi bien, on avait deux maux, j'ai pris le moindre. Maintenant, toi et ton ego de trois mètres cubes, vous venez avec moi ou vous attendez Mr votre frère !

    Je fini par le suivre, plus pour fuir la cacophonie nommée musique qui suinte des murs et qui se referme dangereusement sur les corps en mouvement.

    La fraîcheur de l'automne contre nos peaux humides d'alcool et de danse, nous cogne et provoque de longs frissons qui secouent nos corps de la pointe des cheveux jusqu'au bout des ongles.

    Les longues allées défilent, drapées de lumière synthétique qui caresse les feuilles mortes crissant sous nos semelles. Les mains perdues dans les poches de son pantalon noir, il me guide jusque chez moi à une cadence militaire qui m'impressionnerait presque.

    J'aurais imaginé qu'il sauterait d'un pavé à l'autre, ferrait la roue entre les feuilles... Mais il est d'un calme surprenant. Il n'a pas sifflé mot depuis notre départ, se contentant de faire comme si je n'existais pas et que le diable le coursait.

    C'est presque blessant qu'un petit homme m'ignore de cette façon. Comme si je n'étais pas plus grand que lui. Je le dépasse en tout pourtant, en prestance, comme en intelligence et ma beauté contrairement à la sienne, n'est plus à prouver. Pourtant, il ne se gêne pas pour me distancer de trois pas et ne m'offrir que son dos mouvant sous sa chemise.

    Petit salaud !

    Il s'arrête devant le perron, m'attend, se laisse même dépasser en soupirant légèrement, une main sur la poitrine. La clé tourne dans la serrure et je passe le seuil laissant la porte ouverte afin que Naruto entre.

    Dans la cuisine, que je franchis pour attraper un paquet de gâteaux, mon frère et un de ses amis sont en grande discussion aux airs philosophique. Ils me saluent et avant que je n'aie pu répliquer quelque « bonjour » que ce soit, une touffe de mèches blondes pénètre l'espace sous le sourire radieux des hommes à table.

    Le monde serait-il aveugle ? Ou Dieu voudrait-il qu'aujourd'hui, on m'ignore ?

    Attablés tous les trois, ils discutent bon train, d'un sujet que je m'oblige à n'écouter que d'une oreille.

    La musique.

    Une sorte de Rock remanié, qu'une agence veut bien produire dès qu'un chanteur et un guitariste potable accepteront de les rejoindre. Je sens le regard d'Itachi sur ma nuque alors qu'il veut leur dire que moi, je serais bien dans les deux rôles. Plutôt mourir que de parler avec eux.

    Tous mes rêves, tous mes espoirs qui reviennent en une seule seconde me pourfendre c½ur et âme.

    Je voulais être musicien, je voulais jouer à en avoir les doigts en sang et chanter jusqu'à ce que ma voix meure étranglée. J'aurais voulu briller de sueur sous les projecteurs et écrire jusqu'au petit matin. Noircir des partitions entières.

    Lorsque j'avais dix ans, maman m'a offert une guitare folk. Belle, aux reflets ambrés. Le son qui s'évadait des cordes enveloppait les pièces. C'était superbe. Père n'en disait rien, pensant que ça passerait avec le temps.

    Mais ce ne fut pas le cas.

    Je m'entrainais loin de la maison, le soir, après l'école. J'ai économisé des mois pour m'offrir une guitare électrique qui ne me servit qu'une seule fois. J'étais fier, j'étais heureux de donner à mon rêve un air de réalité. Mais c'était un rêve.

    Un rêve pour un idiot.

    En rentrant chez moi, en retard pour le dîner, j'ai vu la police. Père et mère étaient morts dans un accident de voiture, et les officiers nous attendaient, moi et mon frère, pour nous annoncer la sinistre nouvelle. Je n'ai plus joué depuis. Etudiant sans relâche pour reprendre l'affaire de mon père.

    Je me redresse, quitte la cuisine, alors que dans l'embrasure de la porte, les joues gonflées, Naruto me fixe.

    - Tu as une guitare.

    J'écarquille les yeux.

    Il le sait ? Comment peut-il le savoir ? Immobile dans la cuisine, l'envie de le frapper violement alors qu'il ranime en moi le feu d'un vieux volcan, je fixe sa silhouette qui s'éloigne vers l'étage supérieur.

    Ses pas, comme le tempo de ma vie sur les marches de bois, résonnent à la manière d'un glas. Il redescend avec la guitare poussiéreuse, puis la pose dans mes bras.

    - Joue... murmure-t-il.

    Je soupire et m'assied sur une chaise, la plaçant sur mes jambes, caressant la surface froide et lisse. Douce et pourtant alourdie des années d'inactivité. Mes doigts se déportent sur les cordes, les frôlant.

    C'est comme redécouvrir un trésor que l'on a perdu volontairement pour ne pas être tenté de le dilapider.

    L'estomac serré et le c½ur au bord des lèvres, je commence à jouer.

    Doucement, mes doigts se meuvent, enchainant les notes pour renvoyer dans la pièce une mélodie de classique. J'avais oublié le frisson que l'on ressentait en cherchant la perfection de la chanson...

    Ce n'est qu'à la fin du morceau qu'ils se rappellent à moi dans un regard doux.

    - Tu pourrais facilement percer, un peu d'entrainement chaque jour et tu te ferais vite un nom... souffle Naruto.

    Je ne dis pas un mot, les lèvres scellées par l'émotion qui m'entrave le c½ur.




    *


    Je n'aurais jamais pensé qu'un jour je tisserais des liens avec ce petit con de blond excité, mais plus une journée ne s'écoule sans qu'il ne se trouve à mes côtés.

    Aux pauses, pour me regarder travailler en babillant joyeusement sur un thème qui ne concerne en rien les maths ou une quelconque matière, quelle qu'elle soit.

    Durant les repas où il me tire et me pose de force à sa table m'entourant de ses amis braillards.

    Les dernières heures du jour, nous les passons ensemble, chez moi, travaillant sur des morceaux de musique ou courant à travers la ville pour réaliser un de ses projets loufoques.

    Depuis près d'un mois, je ne vois personne d'autre que lui, et j'ai l'impression de ne plus avoir ouvert un livre depuis des décennies...

    Je suis surprit aussi qu'Itachi ait accepté sa présence comme ça, qu'il lui ouvre grand la porte à chaque visite et le presse de rester.

    Il lui cuisine des plats aux noms imprononçables, lui installe un lit de camp dans ma chambre parce qu'il refuse qu'il parte quand neuf heure a sonné. Il l'aime beaucoup, un peu trop peut-être, de cet amour presque maternel qu'il ne vouait qu'à moi avant que cet idiot n'entre dans ma vie.

    Il s'est glissé dans mon monde relativement simplement, en vérité, avec ces gros sabots et ses longs rires de gorge, les plus sincères que j'aie jamais entendus dans ce monde de grimaces faciles et de faux-semblants.

    Je suis sûr qu'à une époque, les masques que les protagonistes de la Haute revêtaient étaient vrais, sincères et beaux comme ceux des comédiens de l'Antiquité, travaillés comme au carnaval. Pas de vulgaire couche de plâtre et de fond de teint pour se montrer bien, pour être le plus faux possible. Non, les façades n'ont rien de charmant.

    Lui, si.

    Quand il rit, c'est son corps entier qui hurle l'euphorie de ses sens, une aura de plénitude et de déraison qui enveloppe tous ceux qui entendent cette divine mélodie.

    A vrai dire, quand il rit, c'est souvent en se moquant de moi.

    Quand je révise, que je fais des exercices en avance où encore que je lui énonce une règles pourtant basique, qu'il n'a pas daigné apprendre. Mais il ne rit jamais lorsque je joue.

    Ses yeux n'ont pas ce frisson de moquerie, mais cette étincelle d'admiration qui me donne des picotements dans les doigts. Je ne sais plus combien de temps je joue, ni même ce que je joue.

    Je sais juste combien son regard est agréable, et ses lèvres retroussées sont la plus belle des récompenses.

    Tout est naturel chez lui, les rayons de soleil entrecroisés dans ses cheveux, le bout d'univers dans ses yeux, lagon ou mer de tempête, les vêtements bariolés et froissés. Et son sourire qui éclate comme un éclair de bonheur. Même les épices de sa peau, sont d'une authenticité brûlante.

    Tout devient normal, aider les autres, parler jusque tard le soir, avaler des bonbons acidulés aux couleurs plus qu'extravagantes, parler avec ses amis écoutant les divers ragots et y participer avec entrain, l'attendre après les cours, dormir presque contre lui les soirs d'orage, écouter le son de sa voix qui se répercute contre les murs de mon univers et comprendre chaque mot sans vraiment l'entendre. Ressentir sa colère, sa passion de la vie, son besoin d'être, d'exister.

    De toute sa personne.

    De tout son c½ur.

    Il a cette folle aptitude à se faire aimer, pas pour ces raisons folâtres et superficielles qui attirent toutes les groupies simplistes, non, on l'aime comme la lumière qui attire le papillon, sachant pertinemment qu'il va se brûler et qui est pourtant incapable de battre des ailes dans l'autre sens.

    Il est corrosif sans s'en rendre compte, avec sa foutue capacité à mordre la vie à pleines dents.

    Il me lance un regard, allongé de tout son long près de moi. Les pupilles brulantes de questions.

    L'humidité s'installe dans la chambre par vagues, dehors, la pluie claque contre les fenêtres entrouvertes dans un tempo rapide. A mes cotés, posée sur le parquet, ma guitare dort, sereine, pour la première fois depuis un mois.

    Je passe une main sur sa tête, récupère la serviette qu'il a laissée là, alors que ses cheveux gouttent sur le T-shirt trop grand que je lui ai prêté.

    - Ça va ?
    - Oui...
    - Joue-moi quelque chose. Souffle-t-il en tournant sur lui-même, s'allongeant sur le dos.

    Je m'assied sur le bord du lit, saisit la guitare, la posant sur mes jambes.

    Les doigts glissant déjà sur les cordes, je me demande ce que je pourrais lui jouer. Quelque chose de doux, qui résonne doucement, comme la pluie sur du cristal.

    Et aujourd'hui, j'ai l'orchestre du ciel comme accompagnement. Lentement, mes doigts s'entremêlent aux cordes, offrant aux cieux toute leur gloire.

    Au bleu de ses yeux, le royaume des nues.

    Il caresse mes mains de regards doux, brûlant lorsque la pluie redouble avec mes mouvements sur les cordes, apaisé alors que l'accalmie se fait une place dans le ciel.

    Et lorsque la pluie s'arrête dans un décrescendo de tintements, son sourire est mon premier rayon de soleil.

    Celui que les nuages lavande cachent encore dans le ciel d'automne et il me devient insoutenable que tel délice ne soit volé au firmament. J'ai peur que les Dieux ne me l'enlèvent

    Alors de ma bouche, je couvre la sienne avec toute la délicatesse maladroite dont mon émoi me rend capable. Tremblant, pour la première fois, comme si mes lèvres n'en avaient jamais caressé d'autres.

    Peut-être est-ce vrai, peut-être n'avais-je jamais embrassé, avant.

    Ses lèvres, dont la douceur est incomparable, sont brûlantes contre les miennes, et la trotteuse sur l'horloge s'est figée à mes oreilles qui n'entendent que le sang qui bat dans mes tempes.

    - Je t'aime...

    Sa main se pose sur mon torse alors qu'il me repousse, s'écartant de moi au maximum.

    Les joues cramoisies et les yeux écarquillés dans une expression d'horreur douloureuse. Retombé sur le matelas, je l'observe se relever sans un mot alors que, figé dans les draps, j'entends plus que je ne vois la porte se fermer.

    Quand le bruit du clapet retentit, j'ai l'impression qu'on me tire une balle en pleine poitrine.




    *


    Mon corps est meurtri, et mon esprit en miette ne semble pas vouloir m'aider à conserver le peu de dignité que j'aurais encore pu avoir.

    Je n'ai jamais rien eu de « l'esprit sain dans un corps sain » et je n'ai jamais été si loin de cette citation de vieux bonhomme qui se voulait supérieur. Comme tous les vieux d'ailleurs.

    Ils veulent tous vous faire partager leurs expériences, se jetant sur vous comme des requins sur un bout de viande. On tire toujours les mêmes leçons de leurs enseignements : travaille, aime et cours quand tu me verras approcher.

    Sur tous, il n'y a que le dernier de juste. Je fais des sprints hallucinants maintenant.

    Je me retourne dans mon lit, sentant encore l'alcool dans mon corps comme si mon sang avait été remplacé par le whisky. Chancelant, je sors de mon lit.

    Le monde fait un bruit étrange. Des suites de chuintements insupportables. Je marche jusqu'à la porte, celle qu'il a fermée définitivement il y a deux semaines.

    Les vingt marches d'escalier tanguent sous mes pas perdus.

    Comme tous le temps depuis quinze jours.

    Je me demande si j'ai passé une heure sobre depuis l'éternité de ce baiser. Rien ne m'apporte plus de souffrance que l'idée qu'il ne rit plus de moi.

    Pour moi.

    La guitare ploie sous le poids de ma peine grattant le bois léger de l'instrument. Les cordes crient parfois, le soir, contant la douleur de l'abandon, alors que sur mes lèvres, la brûlure de l'alcool ne parvient qu'à reproduire une pitoyable ébauche de la chaleur de ses lèvres.

    Arrivé dans la cuisine sans avoir eu la chance de pouvoir me briser la nuque sur une marche, je perçois toujours la cacophonie de voix, en plus clair. Un petit peu plus clair...

    Et contre le chambranle de la porte, je sens le monde tourner à contresens.

    Je suis nauséeux, je suis horrifié, pris en traître par le destin qui noue autour de mon cou, la corde destinée aux condamnés.

    A tâtons, je recherche le soutien du mur.

    Juste là, dans le salon, sur le canapé, se trouve Itachi, qui serre entre ses doigts fins une tasse de chocolat, et en face, dans l'angle que forme le dossier et l'accoudoir, Naruto.

    Le teint crayeux, les cheveux ternes et les yeux fatigués, il semblerait qu'il veuille concurrencer la Lune par sa pâleur. Et alors que ce soleil agonisant lève son nez de sa tasse, ses lacs bleu, si clairs en cette seconde, laissent miroiter une étrange peine.

    Il me fixe un seconde, s'apprête à se lever, s'immobilise. Ouvre la bouche avant de la refermer, incapable du moindre son.

    - Je venais te demander les devoirs... murmure-t-il, le poids des sanglots dans la voix.

    Il ne termine pas sa phrase, mais je devine pourtant les mots qu'il aurait prononcés. « Mais tu n'es pas allé en cours... »

    - Haruno me les a apportés, ils sont dans ma chambre.

    Ma voix est plus dure que ce que j'aurais pensé et il se raidit en l'entendant. J'ai envie de m'excuser, mais j'ignore si je serais apte à lui dire quoi que soit sans m'énerver.

    M'énerver contre lui, contre sa faiblesse actuelle et les cernes qui frappent ses yeux.

    Contre moi.

    Je me retourne dans un mouvement qui se veut assuré, et monte l'escalier en essayant de ne pas louper la moindre marche. Dans un bruissement de chaussettes sur le parquet, sa présence fantomatique me suit jusqu'à la chambre, où je me penche pour chercher les documents polycopiés.

    - De quoi as-tu peur ? je souffle en lui tendant les feuilles.

    Sans pouvoir rien y faire, je vois ma main caresser le satin de sa joue. Ses orbes bleus se remplissent de perles.

    - Tu ne devais pas m'aimer...
    - C'est trop tard...

    Ma main glisse sans prendre compte de ce que je veux, va jouer dans ses cheveux.

    - T'as pas le droit...
    - Je l'ai prit...

    Sa faiblesse me réduit le c½ur en miettes. Le son de sa voix qui crisse sous la peine et la colère.

    - Tu peux pas, TU PEUX PAS ! répète-t-il en litanie Tu peux pas...
    - Naruto, calme-toi...
    - Non ! Tu comprends pas ! Avant toi, ça allait ! Avant toi, j'avais pas peur de la mort, je pouvais partir tranquille !

    Il a reculé, a touché le lit, les larmes sillonnant ses joues brûlantes.

    - Je vais mourir.

    Et dans ma chambre, le tonnerre gronde, puissant.

    Touchant mon c½ur qui subit le plus fou de tous les soubresauts possible. Résonnant dans chacun de mes membres qui s'anesthésient à la seconde.

    Je vois couler une cascade d'eau le long de ses joues creuses, sans qu'il puisse la retenir. Ma main va chercher son visage. Attire le corps fébrile contre moi et, quand sa tête se pose dans mon cou, je me rends compte que moi aussi, je pleure.

    Je pleure, d'impuissance et d'angoisse, je pleure la Fatalité et ce c½ur qui bat si fort contre le mien alors que le son des sanglots brise la bulle de ma chambre.

    Le soleil s'effrite dans mes doigts, la nuit semble plus forte que sa lumière.

    Il va disparaître, il va mourir...

    Partir, avec la vie de son rire et le miel de sa peau.

    Rejoindre des anges dont les auréoles n'auront jamais la moitié de l'éclat de ses yeux. Il sera placé dans les bras d'une faucheuse qui commettra le pire des péchés, en l'ôtant à mon c½ur qui ne veut que l'emprisonner.

    Et je suis le bourreau de son courage, celui pour qui il tremble de partir.

    Je suis le seul être qui, en ce jour, peut, mieux que tous les Diables et les Dieux de ce monde, briser son sourire. Parce que je l'aime.

    Et qu'il m'aime en retour...




    *


    Allongé sur le dos, le drap couvrant la partie inférieur de son corps, il se repose à la lumière de la Lune, caressant le matelas en cercle léger. Ereinté.

    Les reliefs de son torse, caressés par la pâle lueur que je jalouse d'ainsi pouvoir le toucher, appelle mes baisers qui dansent déjà dans son cou.

    Il rit sous le frôlement de mon souffle, cherche le contact de ma main sur ses hanches. Se cambre au moment où j'emprisonne sa peau entre mes lèvres.

    La pièce encore humide de soupirs, nous étreint de sa chaleur. Sa peau est tiède, ambrée de sueur, collant encore plus contre la mienne.

    - Des fois, je me dis qu'on n'aurait pas besoin de mots... souffle-t-il. Nos corps parlent tellement mieux que nous...
    - Peut-être que nos âmes sont tellement liées qu'on communique même dans ces moments-là...

    Il rit, faisant se tendre sa gorge contre ma peau. Et dans cet adorable carillon d'éclat, il chuchote comme un tendre secret que nous ne faisons qu'un, qu'il pense que nos peaux sont de trop lorsque l'on s'unit. Il me souffle que je suis sa vie et son amour. Murmure que son c½ur, aussi malade qu'il soit, ne bat que pour moi.

    Et la réciproque est si vraie.

    Je ne vis plus que pour la lueur d'affection dans ses yeux bleus. Mon c½ur ne bat plus sans le sien et la plus infime distance avec sa peau me semble un fossé infranchissable.

    Il se tourne, attrape mes lèvres en souriant.

    Il y a comme une envie de rire encore. Comme le besoin vital de faire comme si on ne savait pas qu'au-dessus de sa tête, ondule une faux qui s'abattra trop brutalement et trop tôt, qui brisera ce bonheur trop fragile en éclats acérés.

    Un besoin de graver chaque instant dans l'éternité.

    Faire la figue aux maudites divinités qui se jouent de nous en rendant notre histoire plus immortelle que n'importe laquelle des romances.

    C'est viscéral, immuable, un amour plus fort que les lois de ce monde. Un amour qui survivra à la mort.

    Je lui écrirais une mélopée qui charmera les anges. Une chanson qui brisera la glace de tous les c½urs comme le fait son rire. Je ferais couler des rivières de larmes pour la flamme de notre amour.

    Dans une mélodie pour nos peurs, pour nos rires comme nos angoisses ou nos désirs, je ferais plier le Destin.

    A travers le morceau de guitare que mes doigts avares de ta peau ont composé, contre les cordes qui ne remplaceront jamais ton corps, je te fais l'amour.

    Pour l'éternité.




    *


    Ce soir, le ciel est empli de couleurs pastel qui s'étalent en de fins fils coloré.

    C'est presque beau.

    La neige coule en ronde de flocons légers. L'hiver a prit d'assaut la ville, la recouvrant d'un voile blanc, cotonneux.

    Dans le couloir, les médecins parlent des cas qui les exaspèrent, les tourmentent. Et toi, allongé là, sous les bips incessants des machines, tu t'es endormi, drogué par la morphine.

    Ma voix pour unique berceuse, nos mains serrées pour t'éviter des cauchemars.

    Ceux qui m'assaillent depuis que tu es couché dans ce lit.

    La chambre est bondée dans la journée, mais la nuit tombée, quand les effluves du parfum de tes amis disparaissent, il ne reste que l'odeur aseptisée de la mort. Les rires transformés en pleurs et la douleur cuisante de mots trop vrais que tu n'oses leurs dire.

    Nous sommes si faibles sous l'ombre de la faux. L'orgueil meurt si facilement sous la menace de ne plus être que poussière demain.

    Tes larmes me brûlent la peau comme de l'acide. Tu veux plus de temps, plus de temps à nous protéger, nous aimer. Tu ne sais pas ce qui va nous arriver et tu frémis à l'idée de ton destin.

    Et moi, moi qui tremble d'imaginer ton linceul plonger dans un trou froid et noir. Sans moi...

    Je vois des défilés de blouses blanches à longueur de temps, incapable de quitter mon bout de matelas quand ce n'est pas nécessaire.

    Les draps sont rêches, sur ta peau. Ça me fait grimacer, je voudrais te couvrir de satin. Surement que cela sera possible, bientôt.

    Ma main lâche la tienne, éreinté comme tu l'es, je doute que tu te rendes compte de cette absence, pour le moment.

    Je n'ai pas le c½ur à te voir mourir, pas le courage nécessaire pour te voir t'éteindre dans ce lit. J'ai déjà trop tenu depuis que ce médecin est entré dans ta chambre, le regard désolé.

    Je ne peux plus voir défiler ces personnes incapables de t'aider, si ce n'est à partir sans souffrir.

    Mon amour, me pardonneras-tu ma fuite ?

    Mon acte désespéré, auras-tu la capacité de le comprendre ? Je ne peux me résoudre à ton sort, je veux te penser vivant.

    Je veux te savoir vivant.

    J'ai besoin de savoir que ton c½ur bat comme le mien en cette seconde. Je veux que toi aussi, tu ressentes le froid, même si ce ne sera pas celui-là.

    Même si ce n'est pas sur ta tempe que naissent les frissons.

    Le froid du métal contre ma peau.

    Je veux que tu vives encore.



    *


    La chanson résonne dans la chambre.

    Le groupe a décollé pendant que nous étions à l'hôpital.

    Mais je n'en ai cure. Peut m'importe le succès, le nombre de fois où on demande cette chanson, peut m'importe les paroles et même la guitare.

    J'ai froid.

    Peut-être est-ce seulement que la chaleur ne pénètre plus mon corps depuis que tes bras ne sont plus là pour m'étreindre.

    Sasuke.

    Il est trois heures du matin, et sous tes draps de satin, je fais des cauchemars.

    Réveillé en pleine nuit par mes propres cris, je ne suis plus reposé depuis qu'un c½ur nouveau bat dans ma poitrine.

    Ton c½ur.

    Celui que tu m'as offert en me quittant. Parce que tu pensais bêtement que pour que nous soyons ensemble, tu devais mourir. Ou peut-être était-ce purement égoïste ?

    Pensais tu sincèrement que j'aurais plus de force que toi pour vivre encore ?

    Regarde, mon amour, à quel point je joue bien le bonheur factice.

    Mon masque est si bien mit en place.

    Ô Sasuke, si tu savais comme je m'interdis d'appeler la mort quand pour me sauver, tu m'as donné ta vie...

    Mais j'ai besoin de toi. Besoin de ta peau.

    Je ne supporte pas ces secondes qui, pareilles à des jours, s'enchainent sans prendre le temps d'accepter ma peine. Je hais le monde qui tourne encore sans toi.

    Les sourires que tu aimais tant ont fondu sous la lumière du soleil, je ne suis guère plus qu'un pantin à qui on a réapprit la vie.

    Pas à vivre.

    Un fin filet de lumière traverse la pièce, le jour pointe. On passe nos examens, tu sais. J'ai reprit toutes tes notes. J'ai tout apprit pour toi.

    Parce qu'il faut quelqu'un qui bosse avec ton frère.

    Ça sent le café dans la maison.

    J'ai jamais pu y toucher, mais Itachi comme toi, vous ne buvez que ça. Ça embaume toutes les pièces. Mais ce n'est plus l'odeur que j'aimais tant. Celle qui collait à tes lèvres.

    Et aujourd'hui, plus de café par procuration, plus de tes doigts sur ma peau.

    Que ma mémoire qui refuse d'être le linceul de notre amour.

    Habillé, je me précipite dehors.

    Voilà, Sasuke, regarde, je vis. C'est ça mon existence maintenant.

    Les cours.

    Les pleurs.

    Des odeurs qui ne sont plus les tiennes.

    Et cette chanson, qui passe en boucle sur toutes les radios. Ces mots que tu ne souffles que pour moi. Ces caresses sur les cordes qui sont là pour me faire l'amour.

    Mon amour, délivre moi...



    *


    La collision a fait du bruit.

    Quelque chose d'immonde, quelque chose d'impossible à changer. Destin ou Fatalité avait fait s'entrechoquer deux voitures.

    Deux conducteurs, un passager.

    Quatre corps.

    J'aurais pu rire, là, en plein milieu des urgences, devant la pauvre infirmière gênée qui m'annonce d'une petite voix que c'est grave.

    Assis face au médecin, la mine défaite après m'avoir annoncé la triste vérité, je me rends compte qu'ils ont toujours été un.

    Ils se sont toujours aimés, mais tout a évolué. Ce n'était plus cette haine virulente et brûlante. Non, c'était une passion corrosive et insoutenable, qui n'avait que leurs corps comme barrière...

    Mon petit frère et le cousin de mon meilleur ami avaient toujours été là l'un pour l'autre.

    Naruto avait apprit la vie, goûté l'amour. La joie d'un c½ur qui bat pour soi.

    Et Sasuke avait connu l'amour. Il avait caressé la vie que Naruto lui offrait.

    Oui, leur amour est indestructible et éternel.

    Comme ce c½ur qui bat des côtes brisées.

    Ce c½ur qui battra à tout jamais au rythme de la passion...








    Eden Tocse Ringonohana





    Sasu : Ben c'est la joie...
    Naru : On est encore tous mort...
    Ita : Pas moi...
    Eden : C'est ma dobe habituel quoi, mais c'est posté et maintenant, je peux réviser mon bac de français ! ... Aller venez Milord, vous asseoir à ma table !
    Sasu : Euh... Ces neurones lachent...
    Naru : Ouais, son c½ur aussi...







    Sauvez l'auteur, soyer les examinateurs à son bac !
     
     
     
     
     
    17
    Commenter

    Plus d'informationsN'oublie pas que les propos injurieux, racistes, etc. sont interdits par les conditions générales d'utilisation de Skyrock et que tu peux être identifié par ton adresse internet (54.162.105.6) si quelqu'un porte plainte.

    Connecte-toi

    #Posté le vendredi 17 juin 2011 13:58

    Modifié le lundi 08 juillet 2013 08:59

    L'art, est ce qui rend la vie plus intéressante que l'art.





    L'art, est ce qui rend la vie plus intéressante que l'art.






    Le conte des Elements




    Il poussa la porte de bois, la faisant grincer sur ses gonds alors qu'elle laissait une énième fois fuir la lumière colorée des lanternes de verre teinté.

    Son sac frappait sa hanche gauche dans un bruissement saccadé et irrégulier, tempo imprévisible, audible malgré les mains du pianiste sur les touches d'ivoire.

    Une main, perdue, glissa dans ses cheveux sans réussir à les discipliner. Il prit place sur un tabouret de bois noir au coussin de velours, commandant un verre de liqueur de pomme.

    Ses yeux balayèrent la salle, de l'entrée encadrée de boiseries finement taillées en passant par le comptoir refait à coups de talons aiguilles et imbibé de cercles de diverses formes, marques de verres humides, pour buter sur le vitrail derrière la serveuse. Les couleurs embrasées de dorures s'entrelaçaient en fins fils, chevelures outrageuses reliant cinq corps de courbes et de formes voluptueuses.

    C'était le principal éclairage de ce bar atypique, qui n'acceptait pour lumière artificielle que celle d'un néon capricieux. Les bougies centrées sur les tables laissaient planer un relent de cire quand les flammes faiblissantes s'éteignaient sous le mouvement trop brusque d'un client, tandis que pour les soutenir dans leur tâche, enfermées dans des cages de verres multicolores, leurs cons½urs laissaient flotter une chaleureuse luminosité qu'éclipsait la vision des cinq femmes piégées à jamais dans le verre.

    Elles semblaient luire sans aide, comme si leurs silhouettes de sables brûlaient, s'illuminant d'elles-mêmes. La lumière semblait les bercer, attirés par leurs beautés indéfinissables, ils succombaient. Le soleil lui-même pliait sous leur supériorité, sans crainte d'être oublié, alors qu'il était déjà évincé par leur superbe.
    Représentées dans un apparat simple, un drapé dévoilant des gorges invitant aux baisers, et des bras fins accueillant l'étreinte, elles riaient tout en dardant sur le monde un regard froid et protecteur.

    Elles étaient attirantes et effrayantes.

    Elles étaient parfaites.

    Absorbé par la contemplation des cinq enfants, il oubliait le monde. Voilà des nuits qu'il venait en ce lieu, dit de mauvaise réputation, s'enivrer des couleurs qui réchauffaient les c½urs perdus.

    C'était un bourg d'artistes damnés, de personnages imprévisibles aux idées folles et aux dons plus fous encore. On trouvait, le long des murs, des tableaux d'artistes reconnus ou non, les poutres soutenaient des manuscrits épais faits par des plumes déliées, tapissant tables et recoins, des photos et des croquis avaient été collés aléatoirement.

    Jamais la musique ne prenait fin.

    Le piano devenait violon, harpes ou chant. Jamais plus belles mélodies ne touchaient le c½ur, tintant comme la rosée sur le cristal.

    Dans un coin, des danseuses ondulaient souplement, roulant leurs hanches dans une langoureuse lenteur, alors qu'à leurs poignets, des bracelets d'argents cliquetaient dans un rythme lent et sensuel.

    Il planta un regard dans l'épais liquide ambré, à l'intérieur de son verre. La main pale de la serveuse pianotait sur le bar, ses ongles grattant par inadvertance le vernis écaillé du bois humide d'alcool.

    - Elles sont belles, n'est-ce pas ? murmura-t-elle, un sourire étirant paresseusement ses lèvres claires.

    Il fixa les danseuses, puis le vitrail, et, d'une voix fine, demanda :

    - Elles sont toujours là ?
    - Oui, elles ont toujours été là...

    Les long cils allèrent caresser la joue tannée durant une seconde et s'immobilisèrent sous les sourcils, tandis que ses pupilles se fixèrent sur la chute de reins tatouée, qui se courbait au gré de la musique.

    « L'histoire raconte que la Lune voulait une famille. Pleurant chaque nuit, maussade de ne jamais pouvoir devenir mère, elle attendait que l'on vienne exaucer ses souhaits. Le Soleil, touché par sa voix plaintive, accourut et lui promit cinq enfants qui, dès leurs morts, la rejoindraient pour ne jamais plus la laisser seule, ainsi, le Soleil les verrait chaque jour de leur vie, et la Lune aurait l'éternité pour les chérir. Les cinq filles de Lune et de Soleil naquirent à treize cycles lunaires de différence, plus belles que le jour et plus douces que la nuit, dotées des plus rares talents. Elles possédaient l'intelligence en compagne et le courage en écu. L'on parlait d'elles comme des plus merveilleuses créations que la Terre ait jamais porté.

    Leurs parents les aimaient plus que Dieu n'aime ses anges, et l'on venait de par le monde chercher l'inspiration en elles, car nul être n'avait jamais plus qu'elles mérité le nom de Muse.

    La plus âgée avait la peau pâle et les cheveux noirs, les lèvres pleines, écarlates, comme ses prunelles. Auteur à la plume fine, acérée et en mouvement constant, elle était belle, grande et maternelle, forte comme un roc et le tempérament gorgé de nuances, comme une terre de campagne.

    Sa cadette la plus proche, à la pâleur lunaire, douce comme la rosée et brave comme des fleurs filant dans une cascade, possédait la soif de vivre et le sourire des gens heureux. Sa voix était plus belle que le chant des lyres de l'Olympe.

    La suivante possédait un esprit acéré, vif. Entêtante comme une brise d'air en pleine été, fraîche et intelligente, la connaissance gorgeant ses yeux vert d'eau d'enfant, dont les traits fins étaient aussi parfaits que ceux qu'elle traçait avec habileté sur les parchemins précieux de leurs pères.

    Leur s½ur, d'une chaleur brûlante, le c½ur irradiant de caresses ardentes, le corps en courbes ondulant comme une flamme sous le vent, dansait, ensorcelant les yeux de ses spectateurs d'une fumée enchanteresse.

    La cadette, pâle comme le lys, les yeux comme le nacre et le c½ur dur comme le diamant, ne possédait que le charme de l'intouchable. Tout et rien en même temps, elle enveloppait le c½ur des hommes dans des écrins d'argent et de pierreries.

    Un jour que le temps était au beau, l'aînée partit dans les bois écrire de sa plume un récit épique qui charmerait les c½urs héroïques. A l'ombre d'un saule, un jeune peintre capturait l'image d'une biche reposant sur la mousse d'une pierre plate, mais, charmé par la beauté de la jeune femme, se laissa distraire, et la biche fuit.

    Sa plus proche cadette, la cherchant, se rendit à son tour dans la verte forêt, et, enchantée par la cascade qui faisait frémir un trou d'eau, fit une pause pour se baigner. Chantant dans l'eau claire, défaisant ses longues nattes bleutées, elle charma l'ouïe d'un joueur de luth, venu ici écouter un rossignol. Oublié, l'oiseau s'envola.

    La suivante, amusée par une falaise d'où l'on voyait l'entièreté du royaume, avait pour but d'offrir à cette vision de paradis l'éternité qui devait être sienne. Ainsi, toute la journée, elle dessina le monde que ses yeux lui peignaient. Quand dans son champ de vision traversa une jeune femme aux longs cheveux blonds, ayant abandonné sa cueillette pour attraper un lapin, déstabilisée par la chevelure de nacre rose, elle lâcha l'animal.

    Leur s½ur dansait dans une cour, sous un soleil brûlant, le corps rutilant du soleil qui tannait sa peau cuivre, alors que tournoyaient ses pieds sur les pavés. Dans la foule, une jeune femme aidant son père forgeron s'était frayé un chemin pour venir chercher un chien qui avait attrapé un bout de métal, hypnotisée par ses mouvements, elle laissa le chien partir.

    Leur cadette, en mission pour son père, devait porter un bijou au prince de la contrée. Le paquet contre son sein, elle alla trouver le seigneur qui, assit sur le muret en compagnie d'un de ses serviteurs, caressait un chat aux airs aristocratiques. Lorsqu'ils la virent, ils laissèrent l'animal, qui fila hors de la propriété.

    Ainsi, toutes cinq rencontrèrent l'amour.

    Le soir, allongées, elles discutèrent longuement de ces rencontres :

    - Il veut me peindre, dit l'aînée.
    - Il dit que ma voix l'inspire... souffla sa cadette.
    - Elle aime mes ½uvres ! s'extasia la suivante.
    - Elle désire que je lui apprenne la danse, chuchota leur s½ur.
    - Ils veulent porter mes bijoux... murmura la cadette.

    Alors, heureuses de ces nouvelles, elles s'endormirent, rêvant de ces nouveaux visages.

    Les jours filèrent, et le temps, dans sa bienfaisance, leurs offrit beauté et charme, ainsi, chaque jour, elles devenaient plus splendides encore. Le Soleil, veillant leurs jours, s'assurait que jamais on ne les touche, et la Lune couvrait leurs escapades de nuit.

    Mais telle magnificence attire convoitise, et les douces enfants étaient désirées par la Terre, qui ne pouvait supporter que les hommes lèvent les yeux au ciel et ne fixent plus ses créations.

    Alors, pour les garder, elle prit leurs aimés.

    Le peintre de l'aînée mourut de maladie, et fut enterré dans la terre fertile des bois ombragés.

    Le musicien de sa cadette fit naufrage en mer alors qu'il partait préparer leurs noces dans son village natal, de son navire, on ne retrouva qu'une voile déchirée.

    La suivante vit sa maîtresse emportée loin d'elle par peur du rejet, sur le haut d'une falaise, sa robe pâle ondulant autour de sa silhouette disparaissant dans le vide.

    L'amour de leur s½ur brûla dans un incendie que personne ne put éteindre, les flammes léchèrent durant une nuit entière la grande demeure de bois.

    Et leur cadette vit son noble prince revenir d'une balade en montagne en compagnie de son serviteur, tous deux affaiblis et aux portes de la mort.

    Toutes cinq pleurèrent chaque jour et chaque nuit, et elles virent, au cinquième jour, une créature apparaître dans leur chambre.

    Sa peau faite d'or se craquelait sous deux grands yeux d'ambre, et ses cheveux longs, liés dans un catogan de mèches de cuivre, complétaient son tableau précieux.

    D'une voix musicale, il leur dit :

    - Je suis l'Art, et en ce jour, je viens vous offrir l'éternité.
    - Nous n'avons que faire de l'éternité, dit la première.
    - Nous voulons le repos... répondit la seconde.
    - Nous ne voulons plus de souffrance ! rajouta la troisième.
    - Nous ne souhaitons que nos aimés, s'agaça la quatrième.
    - Nous implorons la Mort de nous les rendre... conclut la cinquième.
    - Jamais vous ne les retrouverez, car vous êtes filles de Lune, et celle-ci viendra vous chercher lorsque votre heure aura sonné. Vos amants, vous ne les reverrez pas, leur confia l'Art, mais moi, je vous offre de ne jamais vous en éloigner, de toujours dans vos bras les bercer, car vous incarnerez l'étreinte qui les chérira, eux et vos fils, pour l'éternité.

    Les cinq s½urs, abasourdies, se fixèrent, et comme la première n'avait plus rien à chérir qu'un pan de terre, s'approcha et tendit sa main à l'Art :

    - Mon amour repose dans la terre du sous-bois.
    - Alors pour tous, jeune enfant, tu seras la Terre, mère douce ou Impératrice furieuse, tu nourriras la Vie ou reprendras à ta guise. En ton sein disparaitront ceux qui ne pouvaient être tolérés plus, et toi seule décideras de leur sort. Tu nourriras de tes nuances les artistes au c½ur ravagés.

    Sa cadette, tremblante, qui n'avait pour autre choix que celui d'attendre les marins sur la baie, s'approcha à son tour :

    - Mon fiancé dort près des galions et des perles, balloté par les océans...
    - Pour tous, douce enfant, tu seras l'Eau, changeante et vitale, tu béniras ou puniras. Tu seras rare ou abondante, mais jamais personne ne te dictera le chemin à suivre, tu n'obéiras qu'à ta volonté propre. Pour les artistes, tu seras la mélopée reposante guérissant leurs blessures.

    La suivante, qui n'avait pour les hommes aucune pitié et pourtant une affection douce, tendit sa main :
    - Celle que j'aimais n'eut comme dernière caresse que celle du vent.
    - A présent, pour tous, belle enfant, tu seras l'Air. Invisible et indomptable, tu sécheras les pleurs ou abattra ton courroux sur les injustes. En ouragans, tu briseras les paysages et remettras l'homme à sa juste place. Tu seras la Muse vengeresse, celle qui laissera la colère mourir.

    Leur s½ur, que la lumière effrayait, redoutant les cieux qui voulaient la tirer à eux, suivit ses s½urs :
    - Ma maîtresse danse dans un nuage de cendres...
    - Ce soir, pour tous, tendre enfant, tu deviendras le Feu, fragile, vivace et mouvant, tu pourras mourir ou tuer, ta puissance n'aura d'égal que ton désir de détruire, et ton calme réchauffera les âmes. Les artistes vénéreront la force naissant de tes faiblesses, tu seras celle qui toujours donnera la force aux égarés.

    Alors tous se tournèrent vers la cadette qui, droite, fixait la main tendue de l'Art.
    - Ils ne sont pas morts, murmura-t-elle.
    - Mais bientôt, ils ne seront plus, et moi, jamais plus je ne pourrais me cacher de la Lune pour vous laisser les rejoindre.

    Mais la cadette, dans son entêtement, refusa la main tendue et, mortifiée, fuit dans la nuit sans Lune. Ses pieds nus s'enfoncèrent dans la neige jusqu'à moitié de nuit, et lorsqu'elle franchit les grilles du château, on lui annonça que les hommes étaient morts. Alors, désespérée, elle se coucha dans la neige et s'y laissa mourir.

    L'Art et ses s½urs, arrivés trop tard, trouvèrent sa dépouille glacée, et avant que le Soleil ne revienne ou que la Lune ne la découvre, couchèrent dans un lit de glace son corps, près de ceux de ses amants.

    On dit que lorsque la neige tombe, et que la Lune, haute dans le ciel, l'éclaire, on peut entendre leurs pleurs, sous le bruissement des flocons, et qu'alors, l'enfant perdue devient la Glace, se posant insidieusement sur les c½urs maltraités... »

    Il la fixe, la gorge soudain sèche.

    Alors, avec un sourire, elle lui ressert un verre de liqueur, avant de disparaître dans un rire troublant, rejoignant les danseuses qui l'accueillent dans leur cercle comme une s½ur perdue...









    Eden Tocse Ringonohana
    6
    Commenter

    Plus d'informationsN'oublie pas que les propos injurieux, racistes, etc. sont interdits par les conditions générales d'utilisation de Skyrock et que tu peux être identifié par ton adresse internet (54.162.105.6) si quelqu'un porte plainte.

    Connecte-toi

    #Posté le mardi 14 février 2012 14:02

    Modifié le mercredi 20 novembre 2013 08:25

    L'amour excuse tout dans un c½ur enflammé, Et tout crime est léger dont l'auteur est aimé.




    L'amour excuse tout dans un c½ur enflammé, Et tout crime est léger dont l'auteur est aimé.




    L'as de C½ur






    Elle tatoue du rouge Chanel sur une Marlboro en faisant danser des glaçons dans un verre de Martini. Sur sa peau claire, une fourrure d'un blanc aussi éclatant que celui de ses gants, caresse ses épaules dans de lentes glissades silencieuses.

    Les clients du bar de l'hôtel détaillent les mouvements fluides de cette jeune femme aux prunelles de pierre précieuse avec une attention brillante d'envie. Elle semble irréelle, et pourtant parfaitement à sa place, dans le décor vieille France de cet hôtel particulier de la Nouvelle Orléans.

    Alors qu'elle s'apprête à replonger ses lèvres cerise dans son verre, la porte s'ouvre sur un nouveau client. Engoncé dans un trois pièces, il semble indécis, parcourant la salle de ses petits yeux marron. Il s'assied dans un renfoncement du mur, proche de la porte, et commande un verre de vin rouge avant de fixer le bar du regard, sur le comptoir duquel la jeune femme, accoudée, semble redessiner les veines du bois avec ennui. Il est sourd au tic-tac de la vieille horloge datant de la renaissance posée au-dessus du comptoir, pourtant plus bruyante que les glaçons qui tintent contre le verre, tournant sous des doigts experts, qui lui parviennent avec délice.

    Après une soirée passée à embrasser des cigarettes en repoussant avec des sourires désolés tous les hommes qui eurent l'idée saugrenue de l'inviter dans leurs chambres, elle pose le bout d'un escarpin –qui tient plus de l'½uvre d'art que de la chaussure- sur le tapis, et croise le regard de l'homme. Elle lui sourit poliment en lissant sa robe de satin rouge, et ramasse la pochette posée à sa droite, avant de se diriger vers la sortie. L'homme suit le balancement de ses hanches, danse hypnotique sur le métronome de ses talons, jusqu'au moment où la porte se referme sur sa silhouette, dans la nuit qui l'avale.

    Dans un instant de folie, il se redresse et emboite son pas, suivant les effluves de son parfum jusque sur l'asphalte où elle s'apprête à héler un taxi.

    - Puis-je avoir l'audace de vous inviter pour un dernier verre ? demande-t-il, une fois à sa hauteur.
    - Aucun établissement ne nous accueillera plus à cette heure tardive, j'en ai peur, répond-t-elle avec un sourire plus qu'engageant.
    - Je n'habite pas loin, murmure-t-il, lui tendant une main, en vrai gentleman, si toutefois l'idée de boire en ma compagnie ne vous déplait pas...
    - Pas le moins du monde, dit-elle en posant sa main gantée dans la sienne.

    Le fond de l'air est frais, et alors qu'ils avancent dans une nuit parée de lumières artificielles, bras-dessus, bras-dessous et rire aux lèvres, il pose sa veste de costume sur ses épaules, ignorant la fourrure qui recouvrait déjà la peau fragile. Elle sourit en apercevant la maison carrée, d'un blanc qui autrefois devait être plus cassé que délavé, plantée sur des fondations bien plus vieilles qu'eux, perdue dans une forêt de fleurs aux couleurs étourdissantes et cachée au fond d'une ruelle parallèle à l'avenue principale.

    - Vous ne devez pas être dérangé souvent, murmure-t-elle alors qu'ils passent le portail.
    - Non, c'est plutôt calme, effectivement, répond-t-il.

    Elle sourit d'un air mystérieux alors que dans le hall, elle retire la pelure qui couvre ses épaules avant de se tourner vers lui.

    - Il me semble que nous avions parlé d'un verre... lance-t-elle l'air de rien.
    - Oui ! Passons dans le petit bureau... bafouille-t-il
    - Oh, le petit bureau, rien que ça.

    Elle avance d'un pas léger, frôlant à peine le tapis du bout de ses escarpins, ne laissant entendre que le bruissement discret du satin contre la peau nue de ses jambes. Il se perd dans la courbe parfaite de sa taille avant de la suivre, la dépassant même à contre c½ur tandis qu'elle avance en aveugle dans les couloirs.

    La pièce qui les accueille est haute de plafond. La tapisserie d'un chocolat onctueux s'accorde avec les meubles crème, disposés avec un goût manquant de sens pratique. Assise sur le grand canapé, elle allume une cigarette en saisissant le verre qu'il lui tend, les yeux pétillants de malice.

    - Vous vivez seul dans une si grande maison ? demande-t-elle.
    - Oui, malheureusement. Ma femme a été assassinée il y a trois ans, depuis, j'hante avec son fantôme les murs de cette maison.
    - Oh, comme c'est triste, vous m'en voyez désolée...

    Elle plonge ses lèvres dans le verre en baissant le regard, comme confuse.

    - Je ne dirais pas que ce n'est rien, mais on apprend à vivre avec... et vous-même, que fait une jeune femme si élégante, seule dans un bar ?
    - Oh ça... j'avais un rendez-vous...
    - Avais ?... votre cavalier vous a-t-il fait défaut ? demande-t-il, entre l'abasourdissement et le bonheur de l'homme qui ne croit pas en sa chance.
    - Pas exactement, sourit-elle en posant son verre sur la table basse à sa gauche.
    - Je ne comprends pas... souffle l'homme en la regardant se relever.
    - Je vous attendais. Vous.
    - Pardon ? s'empresse-t-il de demander en reculant jusqu'à frapper le bas de ses cuisses contre un meuble.
    - C'est pour vous que je suis là ce soir.
    - Je ne vois pas où vous voulez en venir... mais si c'est une blague, elle n'est pas drôle, bredouille-t-il.
    - Ce n'est pas une blague... susurre-t-elle en approchant un peu plus de lui.
    - Ecoutez, je n'ai jamais payé pour ça et je...

    Mais il est coupé par un éclat de rire qui lui glace le sang, alors que la lune vient caresser sa silhouette d'ange. Il se sent perdu entre la gêne et l'envie qu'elle lui inspire alors que ses dents nacrées brillent tantôt sous la lumière artificielle de la lampe qui peine, tantôt sous celle blafarde de la nuit.

    - Vous croyez que je suis une prostituée... s'étouffe-t-elle.

    Il a conscience qu'il devrait partir. Il sait, au fond de lui, que le moment est venu de bouger, de la mettre dehors, ou de sortir de son propre chef, d'abandonner sa maison même, s'il le faut, parce qu'elle n'a plus rien d'un ange, elle ressemble plus à...

    - Je suis une tueuse.

    Et en un instant, il s'écroule au sol, touché en plein estomac par l'un de ces escarpins qu'il trouvait si beaux, le talon s'enfonce dans la peau de son ventre et elle le pousse jusqu'à ce que son dos frappe le canapé dans un bruit sinistre. Ses mains agrippent désespérément un morceau d'étoffe qui se déchire entre ses doigts moites. Elle abat un coup de pied contre son nez qui se brise dans un craquement affreux, couvert par ses hurlements de douleur. Et elle rit.

    Elle rit encore.

    Elle rit alors qu'il se bat avec la vie.

    Ses yeux scintillent de démence alors qu'elle le bat comme plâtre, puissante malgré la légèreté qu'il pensait sienne. Puis, alors qu'il perd pied, que le monde tourne et devient flou, elle se baisse à son niveau, chatouillant son lobe de son souffle.

    - Vous ne reverrez pas votre femme... murmure-t-elle.

    Le sang brûlant qui coule le long de ses membres meurtris se mêle au parfum âcre de l'alcool avec lequel elle le recouvre. Un instant plus tard, elle allume une cigarette, souriant tel un démon, laissant ses cendres souiller le corps.

    - Vous allez vous consumer pour l'éternité...

    Et le mégot s'écrase.

    Flammes bleues dévorant sa peau dans un bûcher de sang.

    Sa gorge trop douloureuse pour qu'il puisse hurler ne laisse échapper qu'un gargouillis de supplication, mais elle n'en a cure, elle nettoie les verres à même sa robe, toutes bonnes manières oubliées. Après une longue inspiration, elle éteint la lumière et sort de la pièce enfumée, récupérant ses affaires, elle quitte la maison, déposant une carte à jouer sur le paillasson.

    Demain, ils la trouveront, et sauront. Mais, en attendant, l'as de c½ur disparaitrait dans la nuit.


    *

    Naruto Uzumaki pesta contre son réveil alors que les draps chauds l'enserraient un peu plus fort. Ce matin, il ne voulait pas aller travailler, il voulait rester tranquillement allongé dans son lit, collé contre le corps de son amoureux, envoyer paître son formateur et à peu près tout ce qui pourrait ressembler de près ou de loin à une quelconque responsabilité. Seulement, il semblerait que son réveil ne soit pas de son avis.

    - Naruto, éteins moi ça. Maintenant.

    Et son amoureux non plus...

    Dans un soupir à fendre l'âme, il balança le bras à l'aveugle hors des couvertures pour faire taire la machine infernale et se décida, après maintes jérémiades, à sortir du lit. Si il avait été d'une parfaite bonne foi, il aurait avoué que la raison qui avait fait que ses pieds avaient touché le sol était plutôt le fait que celui de son grognon d'amoureux avait percuté son coccyx. Mais il était 6 :36 du matin, alors la bonne foi ne faisait que lui frôler la pointe des cheveux.

    Avec la délicatesse d'un éléphant dans un magasin de porcelaine, il se dirigea vers la cuisine. Il imaginait déjà la voix de son amoureux dans la chambre lui hurlant qu'il n'était qu'un...

    - Babouin sur des talons aiguilles, si j'avais voulu vivre avec une courge, j'aurais été hétéro !

    Avec un sourire, il s'amusa à faire plus de bruit encore et alors qu'il remplissait deux tasses de café, il vit son homme émerger dans la cuisine, noyé sous des cheveux en désordres, la marque de l'oreiller gravée sur la joue.

    - Bonjour mon amour ! lance-t-il joyeusement.
    - Tu es un monstre, Naruto.
    - Mais oui, Sa-su-ke.

    Sasuke lui lança un regard partagé entre fatigue et envie de meurtre avant de plonger ses lèvres dans le liquide aussi noir que ses yeux.

    Naruto ne l'avouerait jamais à haute voix, mais il adorait Sasuke le matin. Il aimait le voir légèrement chiffonné, assis sur une chaise, râlant contre tout et tout le monde. Il adorait le canevas complexe que ses cheveux traçaient la nuit, comme si l'habitude qu'avaient ces derniers à défier la gravité ne suffisait pas à montrer leur génie, et que sur la toile de l'oreiller, ils déployaient tout leur talent pour froisser avec art les mèches noires d'encre.

    Quand il s'asseyait face à lui, les yeux du jeune homme avaient toujours, derrière les larmes de fatigue, une petite étincelle qui montrait qu'il aimait être là, sur une chaise qui gratte, caché derrière une tasse vernie. Mais surtout, surtout, il adorait savoir que la nuit qui avait précédé ce matin, ils l'avaient passée ensemble.

    - Tu vas être à la bourre si tu continues de jouer le merlan frit d'amour, crétin.

    Avec un sourire, Naruto prit sa tasse et la posa dans l'évier.

    - Ça te trouerait le cul d'être amoureux le matin, enfoiré ?
    - Ça me le troue le soir, tu ne vas pas trop en demander non plus.

    Un instant plus tard, Sasuke le rejoignit près de l'évier et posa un baiser sur son épaule.

    - C'est bon, t'es content, tu peux aller te doucher maintenant ?

    Naruto leva les yeux au ciel en se tournant vers son amoureux décidément pas du matin avant de le prendre par la taille et de se pencher vers ses lèvres. Il adorait les baisers de Sasuke le matin. Ils avaient un gout de café et d'amour fier, parce que Sasuke commençait souvent les cours plus tard que lui sa formation, et qu'il se levait toujours pour prendre son petit déjeuner avec lui, même s'il râlait après lui jusqu'au moment où il quittait l'appartement.

    - Bonjour mon ange, souffla Naruto contre les lèvres de son homme.
    - Bonjour mon amour... répondit Sasuke en retournant à son baiser.

    Naruto soupira contre la douceur de sa bouche, avant de s'écarter de lui, tendre et amusé.

    - Je dois me préparer... chuchota-t-il.

    Sasuke grogna en le relâchant, une lueur amusée dans ses yeux boudeurs, et Naruto s'éloigna, ses doigts dans les siens jusqu'au moment où il atteignit la porte.

    Avec un soupir résigné, Sasuke se servit une nouvelle tasse de café, adossé contre le comptoir. Ils savaient dès leur emménagement que les choses seraient difficiles. D'abord, leur relation devait être gardée secrète pour éviter toute réaction exagérée de leurs proches ; Sasuke savait que les moyens dont disposait son oncle pour leur rendre la vie infernale étaient aussi nombreux que cruels. Ensuite, découlait du secret leur besoin de discrétion, personne ne devait savoir, donc ils ne s'autorisaient de gestes tendres que lorsqu'ils étaient seuls.

    C'était contraignant, cela rendait chaque action plus importante, et Sasuke craignait toujours le moment où l'un d'eux lirait entre des lignes inexistantes.

    Pourtant, ils s'aimaient.

    Ils s'aimaient au point de basculer en enfer ensemble, mais ils ne pouvaient que craindre que toutes les contraintes auxquelles ils se pliaient s'épuisent leur flamme.

    En mettant du savon sur l'éponge, il s'insulte mentalement. Ils avaient toujours été proches, en vérité. Plus que des enfants ne devraient l'être. La vie avait ballotté leurs existences de cadavres et de pertes, et là où la douleur aurait dû les isoler, elle les avait jetés dans les bras l'un de l'autre, comme si la tempête qui secouait leurs mondes ne voulait que ce qui allait se passer. Ainsi, il avait accompagné Naruto à l'enterrement de son parrain, qui l'avait élevé depuis son plus jeune âge, et Naruto avait tenu sa main quand on avait mis ses parents en terre. Et puis ils avaient grandi.

    Mais leurs mains étaient restées au chaud dans la paume de l'autre.

    - J'y vais !
    - Fais attention...
    - Je traverserais pas quand un bus passera, promit.
    - Je te demandais le contraire, crétin !
    - ... c'est fou comme t'es sympa le matin... on se retrouve ce soir au café ! Je vais être à la bourre si je pars pas maintenant !

    Et le voilà qui filait dans les escaliers, claquant la porte dans une bourrasque qui fit trembler le meuble de l'entrée. Sasuke soupira en reprenant sa vaisselle, résigné au fait de voir son petit ami jouer les acrobates bruyants.

    Cependant, si on lui avait demandé ce qu'il aimait le plus chez Naruto, il aurait certainement répondu que c'était sa personne dans son ensemble. Bien sûr, le jeune homme était superbe du haut de ses un mètre quatre-vingt-cinq de muscles. Ses yeux étaient d'un bleu pur, son nez droit, ses pommettes hautes, sa mâchoire, carrée, sa peau était d'une délicieuse couleur caramel et ses lèvres, dessinées à la perfection.

    Mais ce qui l'avait fait tomber à genoux devant Naruto, c'était son rire.

    Son rire brisait les murs de glace autour de son c½ur et bousculait ses organes comme un tremblement de terre magnitude 9 sur l'échelle de Richter. Il aimait ses maladresses aussi, sa manière de ne jamais faire ce que l'on attendait de lui et de pourtant toujours s'en sortir.

    Naruto était un hymne à la joie joué par la lumière qui dansait dans ses mèches blonde. Aucun Beethoven au monde n'aurait créé plus beau chef d'½uvre que celui du jeune homme, éclatant de rire en plein soleil. Il brillait de mille feux, il explosait de vie jusqu'à rendre les rues et les bâtiments alentour plus clairs, plus beaux. Il rendait tout constamment plus beau et un jour, il avait ensoleillé sa vie monochromatique.

    Et même si on hurlait, même si on devait leur reprocher tout cet amour, il n'échangerait son arc-en-ciel pour rien au monde.

    *

    Elle rajuste le bas de son chemisier et sort des toilettes pour femmes de l'aéroport. Son sac à main calé contre la courbe de sa taille, elle prend place à la table d'un café, indifférente aux nouvelles qui s'affichent sur l'écran de télévision près du bar.

    La serveuse l'approche alors qu'elle sort son portable.

    - Vous désirez ?
    - Oh, un café s'il vous plaît.
    - Je vous l'amène tout de suite.

    Elle sourit en regardant la silhouette s'éloigner et allume son BlackBerry, le regard posé sur les chiffres rouges qui brillent sur l'horloge.

    A huit heures précises, le téléphone vibre.

    - Pile à l'heure. Merci, lance-t-elle à la serveuse, une main sur le micro.
    - Tout s'est bien passé, la mission est finie ?
    - Oui, je rentre dans la journée.
    - Tu es prête pour la prochaine ?
    - Depuis le jour où j'ai compris que c'était le but de ma vie, chuchote-t-elle en laissant tomber de la monnaie dans la soucoupe de son café terminé.
    - ... je te vois à ton arrivée.
    - A plus tard.

    Elle raccroche et, avec une démarche de mannequin sur un podium, dépose la tasse vide sur le comptoir. Un homme, derrière, fait rouler un verre contre un torchon blanc. Ses mains sont longues, ses doigts assez larges et des boucles brunes encadrent son visage fin, quand il lève la tête vers elle, son sourire doux, porte la cicatrice du charme qu'il fait tout pour inspirer.

    - C'est horrible, ce qui est arrivé à cet homme ! s'exclame-t-il.
    - Oui, vraiment horrible, répond-t-elle en lui lançant un sourire en coin. Je suis heureuse de partir aujourd'hui, mais ça va faire du bruit, l'As de c½ur est de retour...
    - C'est quand même fou qu'ils ne l'attrapent pas ! lance la serveuse en se collant contre l'homme derrière le bar, dans une marque évidente de possessivité. Il sévit depuis combien de temps maintenant, trois ans ? Et puis c'est franchement flippant, cette carte...
    - J'ai un ami qui pense qu'il emporte leurs c½urs et laisse celui-là en compensation.
    - Ce serait atroce ! s'horrifie la serveuse.
    - Je pense qu'il a ses raisons, déclare-t-elle. Ce n'est pas une simple agression, sinon, il ne laisserait pas cette carte, il doit y avoir un sens à tout ça... enfin je pense. Sûrement l'expliquera-t-il quand ils l'attraperont.
    - Si ils l'attrapent... murmure l'homme, ignorant le regard horrifié de la serveuse, qui semble collée à son côté jusqu'à ce que l'inconnue s'éclipse.
    - Si ils l'attrapent, répète-t-elle en s'éloignant. Passez une bonne journée, malgré tout.

    Elle s'éloigne, le fantôme d'un sourire sur ses lèvres qu'elle porte à peine maquillées, entendant la serveuse s'énerver contre le jeune homme, révoltée par la manière dont il lorgne tout ce qui possèdes des boules au-dessus de la ceinture. Elle se demande, durant une seconde, comment le monde verrait l'As de c½ur, s'ils savaient.

    S'ils avaient conscience de son rôle.


    *

    Sasuke faisait tourner sa paille entre ses doigts. En face de lui, Sakura semblait s'endormir sur sa tasse de thé. Le début de grands cernes se traçaient sur ses joues légèrement roses. Elle semblait éreintée à en tomber malade.

    - Tu travailles trop, lança Ino en la regardant, légèrement anxieuse.
    - Non, je sors d'une grippe, j'ai pas vu la fac depuis une semaine... souffle-t-elle en attrapant sa tasse.
    Sasuke haussa un sourcil en fixant les grands yeux émeraude qui se posaient n'importe où sauf sur lui.

    Fatigué et blessé, il reporta son regard sur son verre, son tympan bercé par les rires à l'autre bout de la table et les gémissements fatigués de Shikamaru qui piquait dangereusement du nez vers sa tasse. Il avait une mauvaise nouvelle à annoncer, depuis cet après-midi, et il aurait voulu en parler plus tard, et ailleurs, mais le regard pierre de lune empli de gêne qu'Hinata lançait dans sa direction, au rythme d'un morceau de techno, le faisait bouillonner. Il aurait pensé que les choses n'iraient pas si vite, mais il semblerait que son oncle était d'humeur à régler ses comptes avant même qu'il ait obtenu son diplôme.

    Il se pencha, buvant à petites gorgées le contenu de son verre. Hinata s'enfonça dans sa banquette. Sa peau blanche lui agressa la rétine. Elle était prise au piège dans une cage dorée, interdite à toutes sorties sans son cousin et chaperon. Elle semblait mourir à petit feu. Mais on ne pouvait pas sacrifier le bonheur sur l'autel de la liberté... et les dommages collatéraux seraient si importants... si douloureux, aussi.

    - Et alors, Shikamaru, vous voyez le cas de l'As de c½ur dans tes cours de futur enquêteur ?
    - Ouais...
    - Et tu en penses quoi ? demanda Sakura en se redressant légèrement, comme réveillée par le sujet.
    - Que c'est un malade mental, intelligent.
    - Regardez le génie qui la ramène ! s'exclame Kiba.
    - T'es juste jaloux... lance Ino en regardant Shikamaru. Tu as une théorie ?
    - Bof, c'est un tueur, peu importe ce qui le pousse, c'est le résultat qui compte. Et le résultat, c'est presque cinquante corps à la morgue en trois ans.
    - Je suis sûre qu'il fait ça pour une raison bien précise, relance Sakura. Et je pense que c'est important de savoir pourquoi.
    - Je ne vois pas pourquoi...
    - Parce que si ça se trouve, il fait quelque chose de bien.
    - Tu penses vraiment que laisser des femmes veuves et des enfants orphelins est une bonne chose ? Ces hommes sont blancs comme neige, Sakura. L'As de c½ur n'est rien de plus qu'un assassin qui cherche un moyen de se sentir vivant en prenant la vie d'innocents. Et si tu ne peux pas comprendre ça, je ne crois pas que tu puisses aller en fac de médecine et sauver des vies quand tu défends un homme qui les prend.

    Son regard se porta sur Naruto qui remuait les mains, calmant ses amis avec de petites phrases qu'il voulait drôle et rassurantes. Il ne voulait pas détruire ça. Il ne voulait pas changer sa vie, briser le sourire qu'il avait sans arrêt gravé sur les lèvres. Mais y avait-il seulement un autre moyen, une échappatoire qui ne condamne personne à perdre cette harmonie qu'ils avaient touché au prix de tant d'efforts... avait-il seulement le moindre contrôle sur ce qui avait été décidé il y a si longtemps ?...

    Il mit une seconde à peine à voir les yeux ouverts de Naruto qui le fixaient. Mais il fallut plus longtemps au reste de son corps pour comprendre ce que ces lèvres, qu'il avait si ardemment embrassées, voulaient exprimer dans leurs mouvements. D'abord, ses jambes faiblirent légèrement, jusqu'à devenir la vapeur d'eau qui tenait les nuages, puis son estomac remonta dans sa gorge, et ses mains devinrent moites et tremblantes. Son esprit s'embruma, bloquant ses tympans à ce que la voix de Naruto, si faible et perdue tentait prononcer.

    - Est-ce que tu vas vraiment épouser Hinata ?

    Et puis le temps fila comme un train qu'on aurait lancé à pleine vitesse. Hinata, écarlate et au bord du malaise, disparut dans la banquette, contre l'épaule d'un Neji beaucoup trop calme. Ino s'étouffa avec sa boisson alors que Kiba était déjà debout, appuyé de ses bras contre la table. Sakura et Shikamaru s'étaient redressés d'un même mouvement, dans un état de choc qui aurait fait rire Naruto si la situation n'était pas si douloureuse.

    Mais Naruto ne riait pas, il attendait, dans le silence outré du petit café surprit, que Sasuke réponde.

    Que Sasuke allume la flamme de la fin de leur équilibre.

    - Oui.

    Ce fut comme un signal. Naruto lança de la monnaie sur la table, et disparut avec sa veste dans la lumière rouge sang du coucher de soleil. Il se passa quelques secondes, longues comme une éternité, avant que Sasuke ne le rejoigne, claquant la porte contre son ombre.

    Il était juste là, dos à lui, allumant une cigarette d'une main qu'il savait que la rage rendait tremblante et incertaine. Il voyait son dos droit, contracté par la colère, et au plus profond de lui, Sasuke la sentait faire écho à la sienne, elle résonnait contre ses muscles et se fichait dans ses os.

    Debout, les pieds plantés sur le bitume, ils étaient prêts à tuer.

    - Ça m'engage aussi ! Pourquoi tu ne m'as rien dit !
    - J'ai pas eu le temps.
    - Un message... quelque chose, bordel !
    - Ça ne se dit pas par message.
    - C'est... tu... je... elle... merde, Sasuke !

    Et il se retourna, balançant son mégot dans le caniveau et son regard dans celui de Sasuke, et, dans un geste tellement tendre qu'il aurait pu passer pour une agression, il se rapprocha.

    - On peut tout arrêter... souffla Sasuke en observant la main qui se rapprochait inexorablement de sa joue. On peut tout arrêter...
    - Non, on ne pourra jamais.

    Et des lèvres se posèrent contre les siennes, chaudes et douloureusement fermées contre sa bouche qui n'aspirait qu'à violer le cendrier tiède qui violait tous leurs interdits. Le souffle court, à demi conscient de la situation et de ce qu'elle entraînait, Sasuke glissa ses doigts dans les cheveux de Naruto, priant pour que le monde disparaisse et le laisse briller sous les couleurs de son arc-en-ciel.

    Mais la clochette de la porte sonna, et ils n'eurent pas le temps de se séparer.

    Sakura, les yeux grands ouverts, venait de pousser un cri surprit. Et tous leurs amis, dans l'embrasure de la porte, s'étaient comme statufiés.

    Tout ce qu'ils avaient connu venait de mourir.

    *

    Elle allume une cigarette en étudiant les plans, allongée dans sa chambre d'hôtel, le corps nu sous la caresse du soleil et celle des doigts avides qui lui mangent la peau.

    - Laisses-moi me concentrer...
    - Tu connais le plan par c½ur...

    Elle soupire et se tourne, déployant ses vertèbres contre le drap fin et offrant son ventre plat au regard de l'autre.

    - Je veux être sûre...
    - Sûre de quoi ? Le sang coule, la carte est posée, et roulez jeunesse.

    Un baiser se pose contre sa cigarette alors qu'elle hausse un sourcil.

    - Si simple... ronronne sa voix.
    - Tellement parfait.
    - Combien de litres de sang contient le corps humain, déjà ?...


    *

    Dans un âtre de pierre, un feu ronronnait au sifflement d'une bouilloire. Ses pieds glacés cachés sous un plaid de polaire, Hinata laissait son regard divaguer sur les flammes, ses phalanges blanchissant autour d'une tasse de thé. L'ambiance lourde et moite de peur qui régnait dans la pièce étouffait les occupants avec plus de réalité qu'une main de fer sur leurs gorges. Personne n'osait ouvrir la bouche quand les sanglots semblaient se tarir, de peur de ranimer les cascades qui filaient le long des joues blanches rassemblées dans le petit salon d'un chalet de montagne.

    Il avait neigé toute la nuit, mais rien ne rendrait jamais à la poudreuse la pureté qui avait été sienne, avant que le sang ne la moleste.

    Un nouveau sanglot brisa l'air alors qu'Ino reposait sa tasse de thé sur la table, enfouissant son visage dans le cou de Kiba. Le feu crépitait et l'odeur du thé se mélangeait à celle des cendres. Comme si tout était normal. Comme si le monde ne s'était pas arrêté dans sa vaine course autour du soleil.

    Comme si ils n'étaient pas morts.

    Dévorés par la nuit, disparus dans le brouillard de l'anémie qui les avait fauchés sans préavis ni raison. Juste du sang, dans l'habitacle de leur voiture, et, entre le pare-brise et l'essuie-glace, une carte.

    Un as de c½ur.

    Et la vérité les avait frappés comme une flèche en plein c½ur. Ils étaient si jeunes, ils étaient si beaux, à l'apogée de leur vie. Brillant comme des diamants au soleil du désert.

    Et soudainement, ils n'étaient plus.

    Leurs rires étaient une mélodie sans son.

    Leurs images, un mirage au coin d'un miroir.

    Et leur bonheur, de la brume dans le vent.

    Sasuke et Naruto étaient morts.

    Assassinés sur la route de la Réconciliation, à quelques battements d'ailes de leur pardon.

    - J'arrive pas à y croire... souffla Sakura en rejoignant Hinata près du feu.
    - A quoi ? Au fait que ton héros est un salopard !
    - Calmes toi, Kiba... murmura Shikamaru en rejoignant le canapé auquel les jeunes femmes étaient adossées.
    - Que je me calme ! Ils sont morts putain ! Tu comprends ? On les reverra plus ! Plus jamais, et tout ça parce qu'un allumé les a butés !
    - Kiba... sanglota Ino en allant chercher la main tremblante du jeune homme. S'il te plait...

    La main de Shikamaru passa dans les cheveux d' Hinata alors qu'elle fixait toujours le feu de ses yeux neige embrumés de perles salées. Elle semblait au bord du malaise alors que sa peau, si pâle déjà, approchait maintenant le translucide. Pour peu, il aurait pu croire qu'elle était morte avec eux...

    C'était certainement le cas, elle avait perdu l'homme avec qui elle aurait dû passer sa vie et celui dont elle était depuis toujours amoureuse en un seul instant. Comme la vie pouvait être injuste parfois...

    - Peut-être que... peut-être qu'ils s'en sont sortis...
    - Ne soit pas idiote Ino ! cracha Sakura d'une voix tranchante. Huit litres de sang. Huit litres. C'est les trois quarts de ce que contient un corps humain, pauvre courge. Ils sont morts. N'importe quel légiste te le dira.
    - L'insulter ne changera rien, trancha Kiba.
    - Dire des conneries ne les ramènera pas non plus. Faites-vous une raison. Ils sont morts, cadavres ou pas. Ils sont morts.
    - C'est tellement cruel... chuchota Hinata. Tellement cruel de ne pouvoir jamais enterrer leurs corps.

    Et le silence s'abattit sur la salle, tel un invité redondant de leur deuil. Chaque braise qui se brisait dans une gerbe d'étincelles résonnait comme un coup de feu, glaçant les c½urs meurtris, sans réchauffer les corps amorphes. Et puis s'éleva dans l'air un murmure qui électrisa les pantins de la mort qu'étaient devenus les pleureurs.

    - C'est de ma faute.

    D'un même mouvement, les têtes se tournèrent, entendant sans comprendre les mots énoncés d'une voix neutre, comme un vers apprit et recraché. Seule Hinata, ses yeux pierres de Lune envoûtés par le feu, et son corps perdu dans la couverture, resta immobile.

    - De quoi tu parles... lança Sakura en se redressant.
    - Tu as parlé à Madara... souffla Shikamaru, dont le souffle vacillait à peine alors que sa main précédemment dans les cheveux d'Hinata se tenait en un poing serré maintenant.

    Le vent du silence souffla une fois de plus sur eux avant qu'une tempête de cris ne s'abatte dans la bâtisse de bois.

    - Comment tu as pu ! Ils étaient tes amis !
    - Je ne pensais pas qu'il les ferait tuer ! Je pensais qu'il les éloignerait !
    - Tu es un pauvre salopard égoïste !
    - Et eux ! Personne ne se soucie du mal qu'ils faisaient ! Tout le monde était bien trop heureux de baver dans leurs dos, de défendre la pauvre future mariée déjà trahie, sans ouvrir vos gueules devant eux ! Regardez-vous ! Regardez-vous, bande d'hypocrites ! Vous pleurez ceux que vous condamniez hier. Combien de fois Sakura ou Ino se sont déployées en insultes contre Naruto ou Hinata, qui se dressaient entre elles et Sasuke ? Et toi Kiba, toi qui espères pouvoir te faire ma pauvre cousine éplorée et malheureuse et qui ne reste que dans l'espoir qu'elle te tombe dans les bras ! Quand à toi Shikamaru, tu joues les sages mais tu te fiches pas mal de qui est mort, du moment que tu peux briller par ton intelligence et tes informations sur l'As de c½ur ! Vous n'êtes que des hypocrites ! Et vous me jugez ? La blague !
    - De quel droit ! hurla Sakura.

    Et en un instant, les mains vinrent frapper, les bouches vomissaient des gerbes d'insultes comme autant de biles amères. La rage et la colère brisaient les chaînes de la tristesse et du deuil pour éclater en feux d'artifices de coups.

    Sakura frappait Neji comme ceux qui voulaient l'arrêter sans faire de distinction. Elle griffait comme une lionne à qui on tenterait d'arracher les petits, et les larmes pleuvaient sur son visage déformé par la colère. Ses hurlements déchiraient le voile du silence des bois alentours alors que des couinements effrayés s'écoulaient de la gorge d'Ino. Kiba, une épaule en sang parvint à l'éloigner de Neji alors que Shikamaru tirait le jeune homme à la mâchoire maintenant violette en arrière. Les deux adversaires crachaient leurs insultes pour frapper encore quand les poings ne le pouvaient plus.

    Le bruit de la tasse qu'Hinata brisa contre le haut de la cheminé les calma à peine alors elle hurla. Elle hurla plus fort qu'eux. Sa voix s'éleva plus fort qu'ils ne l'avaient jamais entendue. La voix ondulante et aigu d'une enfant qui dit des mots d'adulte, tranchant comme une lame le fil d'insultes.

    - Je veux qu'il paie !

    Les yeux écarquillé, Kiba et Ino furent les premiers à la regarder et pendant que Sakura cherchait de l'air et Neji retenait le sien, elle continua.

    - Je veux que Madara soit puni pour leur meurtre.

    *

    Elle replace une mèche de cheveux derrière son oreille en fixant sa silhouette dans le miroir. Le flot de gouttelettes qui inonde la serviette éponge entourant ses seins lui rappelle la pluie.

    Il pleuvait, ce jour-là.

    Il pleuvait contre les carreaux et contre ses joues.

    Mais ce soir, ce soir il y aura un grand soleil dans la nuit.

    Un jour pluvieux contre une nuit ensoleillée.

    L'échange est juste.

    C'est la preuve de son grand c½ur.


    *

    Contre les carreaux, la pluie jouait du tambour.

    Assis devant une tour de Pise de dossiers et autres anecdotes, Shikamaru s'arrachait les cheveux. Neji n'avait pas tort lors de sa tirade incendiaire, il avait bien cherché quelque chose durant le meurtre de Sasuke et Naruto. Une chose qu'il n'avait pas retrouvée.

    Le mode opératoire.

    Oh, bien sûr, l'As de c½ur était la marque d'un tueur. Mais c'était un tueur avec un minimum de classe. C'était le Jack l'éventreur du XXIe siècle, qui avait comme terrain de chasse le monde entier. Pas un vulgaire chasseur de primes à la sauvette, qui ouvrait des ventres ou d'autres membres pour les presser comme des citrons et qui repartait avec le c½ur comme trophée.

    Trop simple, pas assez artistique pour ce salopard de maniaque.

    Il brûlait ses victimes, grand Dieu. Il laissait un corps calciné à foutre dans une boite. C'était cruel, violent, mais pas une boucherie comme celle que la voiture de Naruto avait abrité. L'As de c½ur était complexe. Complexe et motivé, comme l'avait dit Sakura dans ce café, il y avait, lui semblait-il, une éternité.

    Et ce n'était pas après l'argent qu'il courrait...

    Alors pourquoi diable avait-il tué Sasuke et Naruto ?

    - Shikamaru, chéri, il est dix-neuf heures ! lança sa mère de l'étage inférieur.
    - J'arrive...

    Il dévala les marches du petit escalier, ses chaussettes glissant sur le bois verni. Le jingle du reportage du samedi rebondissait contre ses oreilles alors qu'il prit place près de son père, sur le canapé.

    « Aujourd'hui, j'ai le plaisir d'accueillir Hinata Hyuga, l'ancienne fiancée de Sasuke Uchiha. Bienvenu à vous !
    - Merci... bredouilla-t-elle en se replaçant sur son tabouret, gênée.
    - Quel drame cela a dû être de perdre votre futur mari...
    - Hm... j'ai... elle prit une grande bouffée d'air avant de continuer : j'ai perdu deux bons amis avant de perdre mon fiancé...
    - Oui, bien entendu, vous étiez des connaissances de longue date. Alors vous deviez savoir pour leur... « relation » ?
    - ... non... enfin, si. Mais je l'ai su tard.
    - Et comment avez-vous réagi à cela ? Vous êtes-vous sentie trahie ?
    - Je... ils étaient mes amis... leur bonheur était le mien... »

    Elle pinça les lèvres une seconde, et Shikamaru se sentit désolé pour elle qui était jetée en pleine lumière alors qu'elle détestait les projecteurs.

    « Bien sûr, mais il serait normal que vous ayez été troublée par cette trahison.
    - Ce n'était pas une trahison ! s'exclama-t-elle avant de détourner le regard. Je... on... ils sont mes amis... et ils n'ont rien fait de mal.
    - ...

    La journaliste la fixa d'un ½il dur avant d'enchaîner :

    - Cependant, vous n'aviez pas rompu les fiançailles ? On pourrait donc penser que vous vouliez épouser Monsieur Uchiha...
    - Je ne voulais pas. Je... je ne voulais pas qu'il leur arrive quelque chose.
    - ... que voulez-vous dire par là ?
    - L'oncle de Sasuke est... elle se tait et baisse les yeux. Madara Uchiha est un homme cruel et qui a des moyens.
    -... est-ce que vous sous entende-
    - Oui. Il a su pour eux. Et il les a fait tuer. »

    Shikamaru s'immobilisa sur son canapé alors que le visage d'Hinata apparaissait sur l'écran. Son regard était glacial, et ses traits, durs comme le marbre. Elle semblait bouillonner d'une rage que son esprit fomentait depuis trop longtemps au plus profond de son être, et qui, finalement, était sur le point d'éclater.

    Il suivit le reste du reportage distraitement, évoluant en eaux plus ou moins troubles selon que le sujet qui était abordé par la journaliste soit de l'intox ou de la réelle investigation. Il regretta la pluie, alors que la voix nasillarde de la femme brisait le silence. Elle semblait prendre un plaisir qui se divisait entre celui de la concierge de quartiers ennuyeux et celui de la grosse brute qui roulait du poing contre un plus faible, acculé, alors qu'elle inondait la jeune femme de questions.

    Une seconde après que Shikamaru ait perdu le fil de la blague ratée qu'était cette interview, la présentatrice sourit en annonçant que le manoir Uchiha venait de brûler.

    Au loin, sous le fantôme de la pluie et de la voix nasillarde, on entendait les sirènes des pompiers.

    *

    Les flammes dévorent les murs en de longues vagues rouge vif. Elles lèchent de leurs langues brûlantes les meubles précieux, et viennent arracher de leurs dents les chairs contre les os.

    Le spectacle est d'une beauté indéfinissable.

    Jamais le manteau de feu de la mort n'avait été si bien porté.

    La victime s'étouffe dans son sang en tentant de crier à l'aide. Mais personne ne viendra. Personne
    n'entendra jamais cette voix qui n'en es déjà plus une.

    Le roi est déchu.

    Le roi est mort.

    Avec pour hermine un linceul de flammes.

    Et pour couronne, un as de c½ur.


    *

    Le papier est transparent d'avoir été trop lu.

    Shikamaru relit pour une énième fois la même phrase. L'amertume du café plie sa bouche une seconde.

    Il sait que la solution est là.

    Elle frôle ses pupilles. Il sait que le tueur est quelque part dans ces détails, que la signature est là, perdue dans les lignes comme le sort dans les cartes de tarot.

    Il entend, à chaque froissement, le nom que prononcent les indices, sans pouvoir en comprendre les lettres. Il tourne en rond, répète l'évidence sans arriver à voir ce qu'elle désigne. Et la seule vérité qui s'impose à lui est que l'As de c½ur n'a pas pu tuer ses amis.

    Il voudrait hurler au monde que c'est un imitateur, que la carte retrouvée sur les lieux est un leurre. Que ce meurtre n'a pas de sens.

    Et les indices, tournent, tournent dans une danse macabre qui entraine son esprit dans sa folle ronde.
    « Il joue avec nous », avait un jour dit son instructeur.

    Et c'était évident, il jouait. Et c'était toujours la même combinaison. Toujours la même main qu'il tenait.

    C'était une partie de poker où il avait gagné cinquante-quatre vies.

    Voilà le tribut d'une partie avec l'As de c½ur.

    Cinquante-quatre âmes que personne n'avait pu sauver.

    - Cinquante-quatre meurtres... cinquante-trois... cinquante-deux...

    Et les indices arrêtèrent de tourner. La lumière se fit dans son esprit. Il avait saisi le fil qu'il remontait à bout de bras. C'était un jeu. Un jeu de cartes.

    Un jeu de tarot.

    C'était le Destin.

    C'était parfait.

    C'était évident.

    C'était pour lui.

    Et un rire fou lui échappa alors qu'il reprit le contrôle de toutes ses pensées. Il savait où se trouvait l'As de c½ur. Il savait qui il était.

    Mais avant de le confronter, il voulait savoir pourquoi.

    *

    Une ambiance joyeuse ondule l'air de l'aéroport. Elle respire à plein poumons la joie qu'elle ne connaissait pas à cette ville, en regardant les voyageurs se presser avec leurs valises.

    *

    - Je savais que je te trouverais ici.
    - Si j'avais su ce qui allait se passer, j'aurais sûrement vite fait demi-tour...

    Shikamaru lui intima de sortir. Elle saisit ses bagages et alluma une cigarette en passant les portes de verre, puis laissa le silence les envelopper.

    - Tu ne vas pas m'expliquer pourquoi ?
    - Je croyais que le pourquoi t'importait peu.
    - Peu, oui, mais cela importe.
    - Et si tu me disais ce que tu sais, plutôt ?
    - Je sais qu'il y a cinquante-quatre victimes, cinquante-trois meurtres et cinquante-deux corps. Cinquante-deux comme le nombre des cartes de tarots. Cinquante-quatre avec les jokers.
    - Et ?
    - Je sais que tu as posé toute tes cartes, que ta main est vide.

    Il lui lança un regard avant de tirer sur sa cigarette.

    - Je sais que je dois te livrer au poste de police le plus proche et expliquer toute l'histoire.
    - Quelle histoire ?
    - Celle de l'As de c½ur.

    En s'adossant contre une poutre, elle lui accorda un regard.
    - Il était une fois... commence-t-elle.
    - ... une vengeresse masqué qui se croyait au-dessus des lois.
    "... une petite princesse qui vivait paisiblement dans son château. Quand un jour, le roi et la reine l'emmenèrent avec eux, dîner dans le royaume d'un ogre. Comme il pleuvait, et que les routes étaient inondées avec la crue du fleuve, l'Ogre les invita à passer la nuit. Et pendant que les parents dormaient, il alla visiter la jeune fille. La petite princesse lui refusa tout accès à sa chambre, mais l'Ogre se servit tout ce qu'il désira, et la princesse ne put que pleurer."

    D'une main tremblante, elle reprit une bouffée de nicotine.

    " Quand la princesse parla au roi et à la reine de ce qu'il s'était passé, ils décidèrent de ne rien ébruiter et passèrent un accord avec l'Ogre. Et pendant des années, la petite princesse reçut la visite de l'Ogre.
    Mais l'Ogre avait un neveu, et ce neveu avait près de lui un chevalier, et un jour, le prince Ogre, la princesse et le chevalier décidèrent que l'Ogre ne devait plus faire de mal à personne. Alors ils cherchèrent dans le château le parchemin magique qui arrêterait l'Ogre.
    Dans leurs recherches, ils trouvèrent dans la chambre de la reine, la femme du cousin de l'Ogre, morte depuis quelques années, des lettres. L'une venait du parrain du chevalier et parlait de rumeurs inquiétantes concernant la jeune princesse et l'Ogre. Alors le prince Ogre et le chevalier comprirent que rien n'arrêterait l'Ogre, si ce n'est la mort. Et avec la princesse, ils décidèrent de le tuer."

    Elle jeta son mégot, déposant son regard sur tout sauf sur son interlocuteur.

    " Mais la tâche était ardue et leurs forces petites. Le chevalier savait que pour toucher l'Ogre, ils devraient le connaitre. Alors ils revinrent chercher dans les parchemins de l'Ogre. Et ils trouvèrent une liste de brigands dont les crimes, sur la balance de la Justice, valaient moins lourd que leur or. « C'est un excellent entraînement ! » dit le chevalier. « Mais comment allons-nous faire ? » demanda la princesse. « Nous allons partager le même masque. Trois tueurs sous un même nom. » répondit le prince. « Mais notre cible sera évidente si nous touchons tous les briguant qu'il connait ! » « Je ne veux pas que l'un d'entre eux s'échappe ! » s'exclama la princesse. « Il y a d'autre brigands, expliqua le prince, nous les tueront aussi, et nous cacheront les autres dans le tas. » L'idée était bonne, mais il s'agissait de savoir quel masque porter. « Un jour, vous serez roi et reine, dit le chevalier, alors devenons des cartes. Le roi, la reine et le valet ! » « Mais il nous faut un masque commun ! » s'exclama la princesse. « Soit, exposa le prince. Nous prendrons l'As, car il est symbole d'unité. »
    Ils décidèrent donc de faire ainsi, mais les cartes ne sont pas infinies, et il fallait en choisir le nombre. « Prenons en le plus ! » dit le chevalier. Alors ils prirent cinquante-deux cartes. Et deux jokers.
    Les saisons prirent leurs enfances et firent d'eux le roi, la reine et le valet de c½ur, dissimulés sous l'As, ils rendaient sa vue à la Justice, jusqu'au jour où ils touchèrent enfin l'Ogre."

    - Alors tu as fait comme ça... souffle Shikamaru en la fixant, une lueur douce au fond du regard.
    - Oui, la Reine de c½ur à fait comme ça.
    - Pourquoi le c½ur ?
    - Parce qu'ils n'en avaient pas. Parce qu'il leur fallait de l'amour. Parce qu'ils s'aiment.
    - Le plan était parfait, tu sais.
    - Il l'est toujours.
    - La justice que l'on rend soi-même est un crime.
    - Seulement si on se fait prendre, murmura-t-elle.

    Du bout d'un escarpin verni, elle fit rouler son mégot.
    - On a fait ce qui devait être fait, tu peux m'arrêter, mais tu n'arrêteras jamais ce que l'on sait tous les deux. C'était le bon choix.
    - Je dois t'arrêter...

    *

    Elle observe le monde qui vit par la fenêtre. Ses idées vagabondent sous ses grands yeux ouverts.

    Elle revoit une peau pâle qui attrape le soleil et un sourire brûlant.

    Elle entend le carillon des rires dans une chambre d'hôtel, et ça fait se tordre quelque chose au fond d'elle.

    Dans son cou, elle ressent un souffle brûlant, alors qu'une voix lui murmure : « Quatre litres de sang chacun, c'est vraiment ça qu'il faut pour mourir sans corps ?... »

    Elle revoit les sourcils noirs qui se haussent devant tant de bêtises et la barbe de trois jours qui griffent sa peau et s'en éloigne pour se plaindre. « Hey, c'est à nous qu'on le prélève, bâtard ! Et ça fait mal ! »

    Sa vie patine dans le lagon de ses yeux alors que dans la cour, des femmes discutent. « Vous allez vous dorer la pilule et buter Madara pendant que je moisirais à Tokyo, alors ta gueule ! » avait-elle lancé en reposant son crayon pour saisir la main blanche qui se tendait vers elle.
    - Il ne se passera pas longtemps avant qu'on puisse te dire bonjour...


    *

    - ... Mais je ne le ferais pas.
    - Parce que ce que j'ai fait est juste.
    - Non, parce qu'ils t'attendent...

    *

    « Hinata... »

    Elle sourit et se tourne vers la voix, amusée par le sourire qui mange la moitié du visage de Naruto et la lumière qui brûle dans les yeux noirs de Sasuke.

    - Tu as fait bon voyage ?
    - Oui, Tokyo, Florence, c'est tellement sympathiques en avion... murmure-t-elle en croisant les jambes alors qu'ils la rejoignent à table.
    - Vous êtes deux râleurs, lance Naruto en hélant un serveur.

    Sasuke soupire, glissant une main sur la cuisse blanche et dénudée.

    - On est libres.
    - On est libres... murmure-t-elle en lui souriant alors que Naruto passe les commandes.
    - Et si on allait fêter notre liberté entre un matelas et des draps ?...
    - On a tout le temps pour ça... souffle Hinata.
    - Et pour tout le reste, complète Sasuke.

    Et Naruto et Sasuke doivent bien avouer qu'elle est superbe, sous leur arc-en-ciel, alors qu'elle tatoue du rouge Chanel sur une Marlboro en faisant danser des glaçons dans un verre de Martini.







    Eden Tocse Ringonohana




    Sasu:...
    Naru: euh...
    Eden: Il est là, fini, posté, betatisé même si c'est tout mouillé de chaud!
    Sasu:... Prend une douche et va te coucher, on reparlera de ça plus tard.
    Eden: Connard d'insatisfait de mal baisé!
    Naru: Hey !
    *est déjà loin avec sa serviette.*




    Le tabagisme est mauvais pour la santé. (Et mes neurones aussi, semble-t-il.)








    20
    Commenter

    Plus d'informationsN'oublie pas que les propos injurieux, racistes, etc. sont interdits par les conditions générales d'utilisation de Skyrock et que tu peux être identifié par ton adresse internet (54.162.105.6) si quelqu'un porte plainte.

    Connecte-toi

    #Posté le dimanche 30 juin 2013 09:27

    Modifié le mercredi 20 novembre 2013 08:29

    Design by Glaciale-Passion

    Signaler un abus

    Abonne-toi à mon blog !

    RSS

    Skyrock.com
    Découvrir
    • Skyrock

      • Publicité
      • Jobs
      • Contact
      • Sources
      • Poster sur mon blog
      • Développeurs
    • Infos

      • Ici T Libre
      • Sécurité
      • Conditions
      • Aide
      • Signaler un abus
      • En chiffres
    • Apps

      • Skyrock.com
      • Skyrock FM
      • Smax
      • Yax
    • Autres sites

      • Skyrock.fm
      • Tito Street
      • Tasanté
      • kwest
      • Zipalo
      • oMIXo
    • Blogs

      • L'équipe Skyrock
      • Music
      • Ciné
      • Sport
    • Versions

      • International (english)
      • France
      • Site mobile